L'avocat de la famille d'Olivier Dubois demande la désignation d'un juge d'instruction

Un peu plus d'un an après l'enlèvement du journaliste martiniquais Olivier Dubois, l'avocat de sa compagne Déborah Al Hawi Al Masri et son fils, demande l'ouverture d'une information judiciaire pour accéder à la procédure, tenue jusqu'ici secrète par le Parquet national anti-terroriste. Laurent Bayon s’est rendu à Bamako pour faire avancer le dossier.

Maître Laurent Bayon demande à ce que la transparence sur l’action que mène l’Etat français en faveur d’Olivier Dubois soit faite. Il estime être face à un blocage des autorités de l’Hexagone et français et demande à ce qu'un juge d'instruction soit nommé. C’est suite à une perquisition, le 12 avril dernier chez les parents d’une journaliste, amie du journaliste, que l’avocat a décidé de lancer cette nouvelle procédure.

 “J’ai fait cette demande car je ne comprends pas ce que font les services de l’État. Olivier Dubois est un ressortissant français et il appartient aux services de l’État comme l’a dit le président de la République de veiller de tout faire pour obtenir sa libération”, se justifie-t-il. 

Avant de se rendre à Bamako, l’avocat a décidé de “rencontrer le ministère des affaires étrangères. J’ai écrit personnellement au cabinet d’Emmanuel Macron. Je n’ai reçu aucune réponse satisfaisante alors que j’ai un soutien plein et entier de l’autorité malienne et des instances religieuses de ce pays pour faire avancer la situation au profit d’Olivier Dubois. Une personne est totalement absente : c’est l’État français.” 

Selon lui sa démarche : “Va permettre de mieux comprendre ce que font les services de l’État et notamment la justice dans cette affaire. Aujourd’hui on nous dit qu’il faut garder le silence sur les actions entreprises par l’Etat français et de l’autre côté il y a un secret total sur les démarches entreprises par le procureur de la République. Cette situation n’est plus tenable.

 Un an de captivité

Le journaliste martiniquais a été enlevé lors d’un reportage à Gao, dans le nord du Mali alors qu’il devait interviewer un cadre d’une organisation djihadiste. Le 8 mars dernier cela faisait onze mois que le journaliste était détenu par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda. Il travaillait pour les médias Jeune Afrique, Le Point et Libération. En un an deux preuves de vie d’Olivier Dubois ont été diffusées par ses ravisseurs.

Parmi les manifestants, des journalistes du quotidien Libération, des hebdomadaires Le Point et Jeune Afrique pour lequels Olivier Dubois travaillait comme correspondant en Afrique.

En janvier dernier, le président français Emmanuel Macron avait assuré que la France n'oubliait pas le journaliste. "Un travail inlassable est mené par nos équipes diplomatiques, nos militaires et les services compétents", pour obtenir sa libération, avait-il dit. Olivier Dubois est le seul otage français dans le monde.