Le poète, romancier et essayiste haïtien René Depestre a 90 ans aujourd’hui. Retiré dans le Sud de la France, ce grand voyageur, qui a accompagné un temps la révolution cubaine, occupe une place emblématique dans la littérature caribéenne.
Né le 29 août 1926 à Jacmel, en Haïti, René Depestre occupe une place particulière dans la littérature antillaise. Auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, traduit dans une dizaine de langues, il s’est trouvé au confluent de multiples courants littéraires et de nombreux bouleversements politiques, auxquels il a pris une part active.
Après avoir milité dans les rangs des étudiants marxistes et publié deux recueils de poèmes en Haïti, le bouillant René Depestre obtient en 1946 une bourse d’études pour la France. A son arrivée, il est accueilli par un certain Aimé Césaire, alors député communiste, qui deviendra pour un temps son mentor littéraire et politique. Inscrit en lettres à la Sorbonne et en sciences politique, il fréquente assidument les milieux surréalistes et marxistes de l’époque, les artistes et les précurseurs du mouvement de la négritude.
Hanté par le mal du pays natal, René Depestre retourne en Haïti en 1957, ou il restera deux ans, sous le régime de François Duvalier, avant d’être placé en résidence surveillée et menacé par les milices des « tontons macoutes ». En mars 1959, il décide de partir pour Cuba, à l’invitation de Che Guevara, dans le but de préparer des opérations révolutionnaires visant à renverser la dictature duvaliériste. Opérations qui resteront à l'état de projet.
Depuis sa retraite, les écrits de l’écrivain se sont encore étoffés et ont obtenu de nombreux prix littéraires (dont le Renaudot en 1988). En mai 2016, le romancier haïtien a été récompensé du Grand prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son oeuvre. Son dernier ouvrage, « Popa Singer », qui revient sur les horreurs du régime du sinistre Papa Doc, est paru cette année au mois de février. René Depestre a obtenu la nationalité française en 1991.
« Traduit du grand large » (poésie, Seghers), 1952.
« Minerai noir » (poésie, éditions Présence africaine), 1956.
« Le Mât de Cocagne » (roman, Gallimard), 1979.
« Bonjour et adieu à la négritude » (essai, Laffont), 1980, 1989.
« Alléluia pour une femme-jardin » (récits, Gallimard), 1981.
« Hadriana dans tous mes rêves » (roman, Gallimard), 1988.
« Éros dans un train chinois » (nouvelles, Gallimard), 1990.
« L’Oeillet ensorcelé et autres nouvelles » (Gallimard), 2006.
« Popa Singer » (roman, éditions Zulma), 2016.
Après avoir milité dans les rangs des étudiants marxistes et publié deux recueils de poèmes en Haïti, le bouillant René Depestre obtient en 1946 une bourse d’études pour la France. A son arrivée, il est accueilli par un certain Aimé Césaire, alors député communiste, qui deviendra pour un temps son mentor littéraire et politique. Inscrit en lettres à la Sorbonne et en sciences politique, il fréquente assidument les milieux surréalistes et marxistes de l’époque, les artistes et les précurseurs du mouvement de la négritude.
Nomadisme
Très engagé auprès du Parti communiste français, il milite également dans les courants anticolonialistes, ce qui lui vaut une expulsion de France en 1950. S’ensuit alors une période de nomadisme qui conduira Depestre en Tchécoslovaquie, en Autriche, au Chili, en Argentine et au Brésil, où il restera deux ans à l’invitation de l’écrivain Jorge Amado. Finalement, l’écrivain haïtien est autorisé à revenir en France fin 1955 grâce à l’intervention du poète sénégalais Léopold Sédar Senghor.Hanté par le mal du pays natal, René Depestre retourne en Haïti en 1957, ou il restera deux ans, sous le régime de François Duvalier, avant d’être placé en résidence surveillée et menacé par les milices des « tontons macoutes ». En mars 1959, il décide de partir pour Cuba, à l’invitation de Che Guevara, dans le but de préparer des opérations révolutionnaires visant à renverser la dictature duvaliériste. Opérations qui resteront à l'état de projet.
Prix littéraires
Depestre passera une vingtaine d’année à Cuba, où il continuera à écrire et fera des missions officielles pour le gouvernement castriste, notamment au ministère des Relations extérieures et au Conseil national de la culture. Il voyage beaucoup, notamment en Union soviétique, en Chine, au Vietnam et en Algérie. Mais en 1978, désenchanté et très critique envers la révolution cubaine, il rompt avec le parti et décide de repartir en France, où il travaille pour l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) jusqu’en 1986. A cette date, il va s’installer dans l’Aude avec son épouse et ses enfants.Depuis sa retraite, les écrits de l’écrivain se sont encore étoffés et ont obtenu de nombreux prix littéraires (dont le Renaudot en 1988). En mai 2016, le romancier haïtien a été récompensé du Grand prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son oeuvre. Son dernier ouvrage, « Popa Singer », qui revient sur les horreurs du régime du sinistre Papa Doc, est paru cette année au mois de février. René Depestre a obtenu la nationalité française en 1991.
REGARDEZ une interview de René Depestre sur son dernier ouvrage
Œuvres principales de René Depestre
« Traduit du grand large » (poésie, Seghers), 1952.
« Minerai noir » (poésie, éditions Présence africaine), 1956.
« Le Mât de Cocagne » (roman, Gallimard), 1979.
« Bonjour et adieu à la négritude » (essai, Laffont), 1980, 1989.
« Alléluia pour une femme-jardin » (récits, Gallimard), 1981.
« Hadriana dans tous mes rêves » (roman, Gallimard), 1988.
« Éros dans un train chinois » (nouvelles, Gallimard), 1990.
« L’Oeillet ensorcelé et autres nouvelles » (Gallimard), 2006.
« Popa Singer » (roman, éditions Zulma), 2016.