L’écrivain haïtien René Depestre lauréat du Grand prix de la Société des gens de lettres

L'écrivain haïtien René Depestre.
La Société des gens de lettres (SGDL) a décerné mardi à Paris son Grand prix de littérature au poète et romancier franco-haïtien René Depestre pour l'ensemble de son œuvre. 
Une nouvelle distinction pour l’écrivain haïtien René Depestre. Après le prix Goncourt de la nouvelle en 1982 pour « Alléluia pour une femme-jardin », suivi du prix Renaudot en 1988 pour son roman « Hadriana dans tous mes rêves », le poète et romancier a reçu ce mardi le Grand prix de littérature de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre.
 
René Depestre, qui aura 90 ans au mois d’août, fut expulsé d’Haïti à l’âge de vingt ans pour ses opinions marxistes et a longtemps vécu en exil, notamment à Cuba où il s’investira pleinement dans la révolution castriste.

"Popa Singer"

Outre la poésie et le roman, il est également connu pour ses essais, notamment « Bonjour et adieu à la négritude » (1980), critique sans concession du mouvement inspiré par Aimé Césaire. René Depestre réside depuis une trentaine d’année dans le Sud de la France, où il continue à écrire. Il a obtenu la nationalité française en 1991.
 
En février, l’écrivain a publié « Popa Singer » (éditions Zulma), l’histoire d’une « maman-bobine de fil » armée de sa machine à coudre et d’une volonté farouche qui va affronter Papa Doc, le plus sanglant dictateur de l’histoire d’Haïti. Popa Singer « fera planer son cerf-volant enchanté dans l’azur féminin de l’histoire, en mère nourricière, ravie d’alimenter en brins de toute beauté la machine Singer à coudre les beaux draps d’un réel-merveilleux germano-haïtien. ». Ce récit baroque et largement autobiographique a obtenu un très bon accueil de la critique.