Tout au long d'une carrière, un basketteur voyage. Beaucoup. Déménage. Souvent. En vingt ans de professionnalisme, Johan Passave-Ducteil a ainsi posé ses valises à St Etienne, Limoges, Nanterre, Le Portel ou Fos-sur-Mer. Depuis octobre 2023, l'Antillais vit même au Mexique. Le virus de la bougeotte ? Définitif ? Intraitable ? Pas vraiment. "Sophie, mon épouse m'a accompagné durant l'ensemble de ma carrière professionnelle. Avec tous les sacrifices que cela implique. Peu avant que je ne m'arrête, elle m'a posé une question toute simple : si j'ai un projet à mon tour, me suivras-tu ? Je n'ai pas hésité !" Voilà pourquoi Johan réside désormais à Acapulco avec toute sa famille.
Au service de la machine
Le projet familial n'était pas de vivre une retraite dorée sous le soleil mexicain. Ce serait mal connaître le couple Passave-Ducteil. Sophie et Johan aiment trop l'action. Ça tombe bien : les parents de Sophie ont lancé l'entreprise New Technology Development. L'idée ? Révolutionnaire. "Ils ont mis au point une machine capable de détruire les déchets avant de les transformer en hydrogène vert." Dans un premier temps, les premiers développements devaient se faire à Malte. Avant d'opter pour Acapulco. "Le Mexique commence à prendre conscience de l'urgence écologique." Et Johan ne s'y sent pas dépaysé. "Le Mexique, ce sont les Antilles… en plus grand ! Ils parlent juste espagnol. Pour le reste, la température est identique et on y mange tout aussi épicé."
Sur place, Sophie s'occupe déjà de la communication, de la presse et des réseaux sociaux. Logique puisqu'elle parle espagnol couramment. Et Johan aussi ? "Je prends des cours intensifs. Mon premier objectif est de pouvoir tenir une conversation très rapidement." Car l'Antillais va jouer un rôle pivot dans l'aventure de New Technology Development. La machine compte sur lui. "Comme je suis fraîchement diplômé de mon Master en management obtenu à l'école de Grenoble, je vais devenir commercial de la machine au Mexique. Ce sera une flèche supplémentaire à mon arc." Un premier rendez-vous a déjà eu lieu avec la mairesse d'Acapulco. L'idée séduit. Affaire à suivre.
Champion un jour, champion toujours
En mettant un terme à sa carrière de basketteur, Johan Passave-Ducteil n'a éprouvé aucun regret. "J'ai pu aller au bout de moi-même. Sur la fin, j'ai eu plein de petites blessures à répétition. J'ai donc choisi de m'arrêter. Pour ne pas faire la saison de trop. Et aujourd'hui, quand je me retourne sur ma carrière, je me sens bien." Il n'empêche que tirer un trait sur tout un pan de vie ne fut pas si simple. Même avec un titre de champion de France, une Coupe de France et une Coupe d'Europe dans la besace. "C'est forcément difficile. D'un seul coup, on passe à autre chose. Il m'arrive parfois de penser à tous ces trophées que je n'ai pas gagnés. Incroyable, non ? Les sportifs, on est quand même vraiment perchés !"
Quand vous mesurez deux mètres et que vous êtes doté d'un solide gabarit de pivot, l'arrêt du sport de haut niveau peut s'avérer compliqué. "Durant toutes ces années, je n'ai pas fait le moindre écart. Alors c'est vrai, depuis notre arrivée à Acapulco, je me suis un peu lâché. J'ai dû dépasser les 122 kilos, ce qui constituait mon poids de forme." Première résolution de 2024 : Johan va se remettre au sport. Très vite. Mais pas au basket. "Je suis attiré par d'autres sports. La boxe par exemple. Ça m'a toujours fasciné. Je cherche d'ailleurs un coach. Mais attention, pas pour faire de la compétition ! Sinon, je me débrouille pas mal au golf. En dépit d'un physique peu adapté à cette pratique. Ce que j'aime dans le golf, c'est qu'il rend humble."
Au service du PSG
Si l'Antillais a marqué l'histoire du club de basket de Nanterre, il est aussi connu dans le monde du foot pour son soutien indéfectible au PSG. "Je suis un fan plus plus !" Et forcément à Acapulco, il y a comme un manque. "Ne plus pouvoir aller au Parc des Princes, c'est cruel ! Je parviens cependant à suivre tous leurs matchs à la télé." Le Paris Saint-Germain, incontestable leader du foot français mais toujours outsider au niveau européen. "Vous oubliez que ce club n'existe que depuis 50 ans. Paris dérange, on le voit bien. Mais nous allons y arriver, vous verrez. Manchester City a été capable de le faire. Nous le ferons aussi. Et de façon clean."
Autre passion de Johan Passave-Ducteil, moins connue celle-là : les mangas. "J'en lis depuis que j'ai onze ou douze ans." Sauf que cette lecture est devenue addictive à Nanterre au contact du spécialiste ultime. "Vous voulez parler d'Ali Traoré ? Ali, c'est l'ultra-fan qui a une connaissance encyclopédique des mangas !" À 38 ans, Johan se révèle aujourd'hui un bon spécialiste. Qui n'hésite pas à échanger avec ShidowOfficiel, une référence en la matière sur les réseaux sociaux. "Spéciale dédicace !" Et à transmettre la passion à ses enfants. "J'ai commencé à leur montrer Naruto. Ça véhicule de belles valeurs : la camaraderie, le respect, le dépassement de soi…"