Le 3x3 constitue peut-être l’alternative au basket du futur. Une seule moitié de terrain. Des matchs plus courts. Plus spectaculaires. Mais pour développer la discipline, il faut initier les jeunes. C’est ce que fait l’ex-internationale martiniquaise Sandra Dijon dans le Calvados.
Même une pandémie mondiale n’y est pas parvenue. Enlever le sourire à Sandra Dijon ? Impossible. C’est sa marque de fabrique. Quand d’autres carburent au café, la Martiniquaise performe au sourire. Sa joie de vivre est légendaire. L’ex-pivot de l’équipe de France de basket a donc très bien vécu le confinement de mars 2020 : "C’est malheureux à dire mais pour moi, c’était génial ! s’exclame-t-elle. J’habite en pleine campagne. J’ai des animaux, un potager. Pas de voisins. Aucun bruit. J’ai presque vécu en auto-suffisance. Un grand moment de paix. Un bon souvenir finalement. Même si je veux bien croire que ce fut une épreuve douloureuse pour bien d’autres personnes".
Dans le basket professionnel, les championnats se déroulent normalement. Enfin plus ou moins. Le protocole sanitaire impose des tests PCR tous les lundis. Des cas positifs dans une équipe entraînent le report systématique de matchs et de championnats à venir. Des reports qui se multiplient en cascade. Ainsi dans la compétition féminine, Bourges et l’ASVEL, les deux locomotives n’ont toujours pas disputé la moindre rencontre. Ambiance très particulière. "Je redoute une nouvelle saison blanche, alerte Sandra Dijon. Trop de matchs sont reportés. Une pause me semble nécessaire. Pourquoi ne pas reprendre en janvier en espérant que la situation sanitaire se sera améliorée d’ici là ? Pour le moment, nous allons dans le mur. Prenez un club modeste comme Tarbes qui ne s'en sort que grâce aux ventes de billets à ses supporters. En lui imposant un huis-clos, combien de temps peut-il espérer survivre ?…"
Face au Covid-19, la Martiniquaise se veut philosophe : "Il faut s’adapter. Vivre avec ce phénomène et les contraintes que cela engendre. Et attendre que cela se termine." Mais Sandra confie aussi quelques regrets : "Il est dommage que l’on n’ait pas introduit le couvre-feu dès la fin du confinement. Car la côte normande a beaucoup souffert d’un déconfinement débridé. Les touristes ont débarqué en masse et sans toujours bien respecter les gestes barrières. Nous le payons aujourd’hui au prix fort."
Sourire et passion. Il n’en fallait pas plus pour que le Comité du Calvados confie à la Martiniquaise une mission de développement du 3x3 dans le département. La durée des matchs ? Dix minutes chrono max. La possession de balle ? Limitée à douze secondes. Un petit parfum de street basket qui a tout pour séduire les jeunes. Même s’il y a eu des résistances : "Au départ, pas mal de gens étaient réticents car ils pensaient que nous voulions piquer des adhérents au basket traditionnel. D’où notre idée d’organiser les tournois de 3x3 pendant les vacances scolaires. Après une première année mitigée, les jeunes ont bien répondu par la suite. Ils peuvent jouer avec la musique à fond. Il n’y a pas de coach sur le bord du terrain car le 3x3 l’interdit. Ils s’amusent plus."
Si Sandra ne joue plus avec l’équipe de France 3x3, elle continue à suivre de près la vie de cette formation pas comme les autres. Rappelons que la discipline figure désormais au programme des Jeux Olympiques. Et Tokyo, c’est bientôt : "En dehors des Serbes qui jouent toute l’année et sont à mon avis intouchables, il y a de la place derrière. Si elles se qualifient, nos sélections féminines et masculines peuvent viser une médaille. D’où l’importance pour les joueuses non retenues en 5x5 de s’intéresser au 3x3. Décrocher une médaille à Tokyo serait une source de développement considérable."
Il faut préciser que Sandra n’a pas non plus le temps de s’ennuyer. Son travail au Comité du Calvados ne se résume pas au seul développement du basket 3x3. Elle doit aussi former les cadres du département. Sans compter l’équipe de jeunes qu’elle entraîne en semaine et coache le week-end : "C’est un tout autre plaisir par rapport à ma vie de joueuse. Disons que pendant les matchs, je stresse différemment. Il faut trouver un langage universel. C’est du management d’individus et ça se révèle passionnant. Voir tes joueurs gagner un match, c’est incroyable. Et après une défaite, c’est compliqué. Résultat : quand je rentre chez moi, je suis plus fatiguée qu’à l’époque où je jouais !"
Bis repetita ?
À peine huit mois plus tard, la situation sanitaire est de nouveau alarmante. De nombreux secteurs en pâtissent déjà. À commencer par le sport amateur. Sandra Dijon, qui travaille pour le Comité de basket du Calvados, mesure un impact réel dans son département : "Le Calvados comptait 6 400 licenciés en 2019. Il y en a 200 de moins, cette année. Quoi de plus normal avec l’arrêté de la préfecture qui ferme les salles et arrête les championnats amateurs jusqu’au 4 décembre au moins. Après le premier confinement du printemps dernier, les gens hésitent à reprendre une licence qui coûte 225 euros. Si ce n’est pour jouer que deux ou trois matchs…"Dans le basket professionnel, les championnats se déroulent normalement. Enfin plus ou moins. Le protocole sanitaire impose des tests PCR tous les lundis. Des cas positifs dans une équipe entraînent le report systématique de matchs et de championnats à venir. Des reports qui se multiplient en cascade. Ainsi dans la compétition féminine, Bourges et l’ASVEL, les deux locomotives n’ont toujours pas disputé la moindre rencontre. Ambiance très particulière. "Je redoute une nouvelle saison blanche, alerte Sandra Dijon. Trop de matchs sont reportés. Une pause me semble nécessaire. Pourquoi ne pas reprendre en janvier en espérant que la situation sanitaire se sera améliorée d’ici là ? Pour le moment, nous allons dans le mur. Prenez un club modeste comme Tarbes qui ne s'en sort que grâce aux ventes de billets à ses supporters. En lui imposant un huis-clos, combien de temps peut-il espérer survivre ?…"
Face au Covid-19, la Martiniquaise se veut philosophe : "Il faut s’adapter. Vivre avec ce phénomène et les contraintes que cela engendre. Et attendre que cela se termine." Mais Sandra confie aussi quelques regrets : "Il est dommage que l’on n’ait pas introduit le couvre-feu dès la fin du confinement. Car la côte normande a beaucoup souffert d’un déconfinement débridé. Les touristes ont débarqué en masse et sans toujours bien respecter les gestes barrières. Nous le payons aujourd’hui au prix fort."
Le 3x3, une histoire d’amour sur le tard
Dans ce sombre tableau, il demeure tout de même quelques motifs d’espoir. Comme l’amour qui a toujours guidé Sandra Dijon. L’amour du basket à 5 qui l’a vue devenir championne d’Europe avec l’équipe de France en 2001. Puis l’amour du basket 3x3 qui l’a amenée à enfiler un nouveau maillot tricolore en 2016… à 40 ans ! "C’est vrai que j’étais sur le point de raccrocher quand Richard Billant m’a fait cette proposition inédite : intégrer l’équipe de France de 3x3 pour aller disputer les championnats du Monde en Chine. J’ai accepté sans trop savoir. Au final, j’ai adoré. Une vraie deuxième carrière. Une autre façon de voir le basket."Sourire et passion. Il n’en fallait pas plus pour que le Comité du Calvados confie à la Martiniquaise une mission de développement du 3x3 dans le département. La durée des matchs ? Dix minutes chrono max. La possession de balle ? Limitée à douze secondes. Un petit parfum de street basket qui a tout pour séduire les jeunes. Même s’il y a eu des résistances : "Au départ, pas mal de gens étaient réticents car ils pensaient que nous voulions piquer des adhérents au basket traditionnel. D’où notre idée d’organiser les tournois de 3x3 pendant les vacances scolaires. Après une première année mitigée, les jeunes ont bien répondu par la suite. Ils peuvent jouer avec la musique à fond. Il n’y a pas de coach sur le bord du terrain car le 3x3 l’interdit. Ils s’amusent plus."
Si Sandra ne joue plus avec l’équipe de France 3x3, elle continue à suivre de près la vie de cette formation pas comme les autres. Rappelons que la discipline figure désormais au programme des Jeux Olympiques. Et Tokyo, c’est bientôt : "En dehors des Serbes qui jouent toute l’année et sont à mon avis intouchables, il y a de la place derrière. Si elles se qualifient, nos sélections féminines et masculines peuvent viser une médaille. D’où l’importance pour les joueuses non retenues en 5x5 de s’intéresser au 3x3. Décrocher une médaille à Tokyo serait une source de développement considérable."
Mais cette fois-ci, elle ne reviendra pas
Même en mettant un genou à terre, même en la suppliant, Sandra Dijon ne reviendra pas. La Martiniquaise aura 45 ans en janvier prochain. Voilà près de trois ans qu’elle a disputé son dernier match sous les couleurs de Douvres-la-Délivrande. Tokyo est un défi à oublier : "Soyons raisonnables ! Il y a quelque temps, Douvres m’a demandé de venir en renfort car ils avaient des blessées dans l’équipe. J’en ai parlé à mon médecin qui m’a répondu : ‘Niet ! Tes genoux ont de l’arthrose. Presque plus de cartilages. Tu as passé l’âge.’ Je trouve qu’il a raison. Aujourd’hui, je ne fais plus de sport. Ça ne manque pas du tout. J’ai tellement donné pendant dix-sept ans…"Il faut préciser que Sandra n’a pas non plus le temps de s’ennuyer. Son travail au Comité du Calvados ne se résume pas au seul développement du basket 3x3. Elle doit aussi former les cadres du département. Sans compter l’équipe de jeunes qu’elle entraîne en semaine et coache le week-end : "C’est un tout autre plaisir par rapport à ma vie de joueuse. Disons que pendant les matchs, je stresse différemment. Il faut trouver un langage universel. C’est du management d’individus et ça se révèle passionnant. Voir tes joueurs gagner un match, c’est incroyable. Et après une défaite, c’est compliqué. Résultat : quand je rentre chez moi, je suis plus fatiguée qu’à l’époque où je jouais !"