Cette semaine, réécoutez l’Oreille est hardie dont l’invitée était Titaua Peu. Une nouvelle occasion d’entendre cette voix singulière, cette romancière qui ne mâche pas ses mots pour décrire au plus âpre ce qu’elle considère être la réalité de sa terre polynésienne. Titaua Peu, auteur (elle préfère le terme au masculin et sur ce plan-là avoue être plutôt "conventionnelle"…) du roman Pina, publié en 2017 aux éditions Au vent des îles (et bientôt, annonce-t-elle, un nouveau roman d’ici la fin de l’année…), y a fait reparaître son premier roman Mūtismes et n’en a pas retouché une ligne malgré les ans qui séparent la première édition de la seconde.
Avec Mūtismes, ce que le lecteur lit, ce sont les bouillonnements intérieurs d’une jeune femme, personnage principal de ce roman ; mais en filigrane, c'est l'auteur qui se dévolie par une écriture non moins brûlante et directe. C’est un regard également, celui porté sur la société, les sociétés polynésiennes.
Titaua Peu dépeint les quartiers difficiles, la vie où l'on se débat et pour laquelle il faut joindre les deux bouts mais aussi les combats politiques parfois durs, compliqués par des relations avec la France qui ne viennent pas toujours apaiser les choses, loin s’en faut… Une plongée dans les années 80 à nos jours qui est aussi le temps de la jeunesse de l’auteur.
Écoutez ou réécoutez Titaua Peu dans l’Oreille est hardie, c’est par ICI !