Le nom veut tout dire. "La Base 97" réunit les Ultramarins venus tout droit des 97. "Comme les 971, 972, 973, 974 et cetera", cite Margaux Ben Harrous, vice-présidente de l'association. Créée en 2019 à l'initiative d'un Guadeloupéen, Aldo Longfort, elle n'a jamais officiellement démarré à cause de la crise sanitaire. La Base 97 vit donc sa première rentrée, ce mois de septembre, à Montréal.
"Quand je suis arrivée au Canada, il y a deux ans, il n'y avait absolument aucun encadrement pour nous, les Ultramarins", raconte Margaux, Martiniquaise de 24 ans. Elle se rappelle les galères et le sentiment de solitude qui l'a poussé à s'investir dans une association ultramarine. Après quelques recherches, elle est tombée sur La Base 97, en cours de création.
L'association permet à notre population d'être encadrée quand ils arrivent ici, mais aussi quand ils vivent à long terme.
Margaux Ben Harrous
En février 2022, l'association commence à prendre forme. La pandémie mondiale liée au Covid-19 avait jusqu'alors empêché son développement. Les activités débutent petit à petit. Les inscriptions pour l'année 2022-2023 sont d'ailleurs lancées. Près de cinquante personnes sont déjà intéressées.
Accueil et partage
Le pays de la feuille d'érable attire les Ultramarins qui déménagent pour y travailler. Les étudiants viennent également au Canada. L'UQAM, l'Université du Québec à Montréal, dénombre 80 étudiants préinscrits issus de l'Outre-mer, cet automne 2022. Parmi ces étudiants, 30 viennent de la Martinique et 24 de la Guadeloupe.
La Base 97 souhaite accompagner ces nouveaux arrivants dans les démarches administratives et les recevoir à bras ouverts à travers des événements culturels. Alizée Noléo, Martiniquaise arrivée au Canada il y a 3 ans, fait partie du comité événementiel de l'association.
Je souhaite redonner à la communauté ultramarine ce qu'elle m'a donné à mon arrivée au Canada. J'ai reçu de l'aide et j'ai été intégrée.
Alizée Noléo
À l'occasion de la rentrée scolaire, un événement est organisé le 24 septembre. Cours de kompa, atelier dominos et stand de nourriture antillaise sont prévus.
Gwoup Miel, le groupe de carnaval
Le groupe de carnaval Gwoup Miel est une filiale de l'association. Il intervient dans différentes manifestations et a l'ambition de participer au carnaval de Toronto. "Dans le groupe, il y a des Guadeloupéens, des Brésiliens, des Ethiopiens, des Réunionnais : ça fait une très belle sonorité", décrit la jeune femme.
C'est cette union qui nous permet de tenir au Canada. À l'année, c'est compliqué de vivre au Canada. Pendant six mois, on a du - 26 degrés. Ce n'est pas comme si on peut sortir, aller à la plage comme au pays.
Margaux Ben Harrous
La Base 97 espère recevoir le soutien financier des territoires ultramarins. "Pour le moment, on n'a pas reçu de subventions notamment parce qu'on est issus de différents territoires. On aimerait faire comprendre à nos régions qu'on est unis", conclut la vice-présidente.