La chute de la production calédonienne fait flamber le prix mondial du nickel

Cours des métaux industriels au London Metal Exchange (LME)

Cette fois, les prix des métaux et du nickel ont réagi. Une poussée spéculative a eu lieu à Londres jeudi soir en raison des inquiétudes liées à la production en Nouvelle-Calédonie et aux Philippines. La Nouvelle-Calédonie est le cinquième producteur mondial et sa production est fortement ralentie.

Les prix du nickel ont fortement augmenté jeudi, le nickel à Shanghai et à Londres grimpant de plus de 3%, en raison des inquiétudes concernant les perturbations de l'approvisionnement et de la production de deux des principaux producteurs mondiaux de minerai et de métal que sont la Nouvelle-Calédonie et les Philippines. "Le gain démesuré du nickel ce jeudi correspond en grande partie au sentiment des acheteurs chinois, sidérurgistes et fabricants de batteries électriques, qui craignent une baisse de l'offre et une flambée soutenue des prix" a indiqué l'analyste Alastair Munro de Marex Spectron. L'usine du Sud est à l'arrêt, la SLN et KNS produisent peu, pour des raisons différentes. 

Le contrat de nickel de mars, le plus négocié sur le Shanghai Futures Exchange (Bourse des métaux de Shanghai), est monté de 3,2% à 131 180 yuans (20.324 dollars) la tonne, tandis que le nickel à trois mois sur le London Metal Exchange a progressé de  près de 4 % à 18.320 dollars la tonne à 19:00 GMT. Le nickel est au plus haut depuis quatre ans.

Nouvelle-Calédonie

Le groupe minier français Eramet a averti, mardi, que sa filiale de nickel, SLN, risquait d'entrer en liquidation d'ici quelques semaines si les manifestations continuaient de perturber ses opérations. La SLN est le premier producteur mondial de ferronickel, un alliage qui entre dans la composition des aciers inoxydable de première qualité.

Philippines

Une interdiction gouvernementales aux Philippines sur l'île de Tumbagan à Languyan, dans la province de Tawi-Tawi, qui abrite certains projets industriels de nickel, a également soulevé des inquiétudes quant à l'approvisionnement du deuxième producteur mondial et du premier exportateur de minerai de nickel, a  indiqué l’agence Reuters.

inquiétude pour la SLN et pour KNS

Un négociant londonien en nickel a déclaré que les blocus des mines de la SLN et d'Eramet sont plus susceptibles d'avoir un impact important sur l'approvisionnement en nickel de la Chine et de l’Europe que l'interdiction minière aux Philippines. Un autre négociant a également fait part de ses craintes concernant la production de l'usine du Nord. Selon lui, plus d'une dizaine d'experts canadiens sont sur place pour tenter de résoudre les difficultés opérationnelles de production des fours de Koniambo Nickel (KNS). Contacté par Outre-mer 1ère, un responsable de la SMSP n'a pas apporté de réponse à cette question.

Par ailleurs, les analystes de Citi ont déclaré dans une note que le positionnement spéculatif du nickel au LME a atteint un nouveau record et est devenu le deuxième métal le plus recherché après le cuivre.

Triste constat. La chute de production des mines et des usines calédonienne fait grimper les cours du nickel et profite aux concurrents du Territoire, qui s’enrichissent et gagnent des parts de marché, et aux spéculateurs qui parient sur une baisse durable de l'offre de nickel tandis que le Territoire est fragilisé. Il suffirait que les mines et les usines calédoniennes produisent de nouveau normalement pour que la spéculation se calme et que le prix du nickel retrouve un cours plus raisonnable.