La Commission consultative des droits de l'homme publie son rapport annuel sur la lutte contre le racisme

La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a publié ce lundi son 26e « Rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie ». Tour d’horizon. 
Une bonne nouvelle pour commencer, qui pourrait paraître surprenante après les attentats qui ont durement frappé la France l’année dernière. « Après quatre années de baisse consécutive, suivie d’une stabilisation en 2014, l’indice longitudinal de tolérance en France marque en 2015 une nette progression vers plus de tolérance », relève le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH, voir document plus bas).
 
Pour autant, pas de triomphalisme. Les faits délictueux à caractère raciste, antisémite et antimusulman ont connu au total une hausse conséquente de 22,4 % pour l’année 2015. En particulier, « les faits antimusulmans ont plus que triplé (+223 %), comptabilisant 429 faits délictueux, contre 133 en 2014 ; les autres faits délictueux, c’est-à-dire ni antisémites ni antimusulmans, recensés dans la catégorie générique d’ « actes racistes », augmentent de 17,5 % avec 797 actes (contre 678 en 2014) », note la CNCDH. L’institution souligne également « un racisme exacerbé » à l’égard des Roms, même si les sentiments négatifs les concernant ont fortement baissé en 2015.
 

Situation dans les Outre-mer

A propos de la situation dans les Outre-mer, la CNCDH se réfère principalement aux conclusions du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations unies. Cet organisme note par exemple que les Outre-mer comportent des minorités ethniques et linguistiques qui mériteraient une pleine reconnaissance, comme les peuples autochtones de la Guyane ou de la Nouvelle-Calédonie, et que l’Etat français devrait réexaminer sa position en la matière (la France s’oppose à la reconnaissance de droits collectifs à des groupes spécifiques).
 
« La CNCDH porte une attention toute particulière à la situation des droits de l’homme dans les collectivités d’Outre-mer, souvent délaissées des études spécifiquement dédiées aux droits de l’homme en France, alors même que les populations dans ces territoires font partie intégrante de la République française », reconnaît l’institution. La CNCDH annonce toutefois qu’elle a « l’intention de produire, dans un futur proche » une étude sur l’application des droits dans les départements, régions et collectivités d’Outre-mer. Nous verrons bien. 

A LIRE ICI : les principales conclusions du rapport de la CNCDH