La Commission européenne lance un programme en faveur du patrimoine immatériel des Outre-mer

L'Union européenne va financer à hauteur d'un million d'euros plusieurs projets visant à promouvoir la culture et le patrimoine de ses régions ultrapériphériques et pays et territoires d'Outre-mer. Des appels à projets viennent d'être lancés.

Perpétuer l'usage des langues océaniennes, promouvoir les rythmes traditionnels de Mayotte ou bien mettre en avant la cuisine antillaise... Pour la toute première fois, la Commission européenne propose de financer la protection du patrimoine culturel immatériel de ses territoires ultramarins.

"Archipel.eu" est un programme destiné aux neuf régions ultrapériphériques européennes (RUP) - Açores, Canaries, Guadeloupe, Guyane, Madère, Martinique, Mayotte, Réunion, Saint-Martin - ainsi qu'aux 13 pays et territoires d'Outre-mer (PTOM) constitutionnellement rattachés à la France, le Danemark et les Pays-Bas - Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Saint-Pierre et Miquelon, Terres australes et antarctiques françaises, Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy, Groenland, Aruba et Antilles néerlandaises.

Protéger la diversité culturelle de l'UE

Lancé au mois de juin à l'initiative de l'eurodéputé réunionnais Younous Omarjee, "Archipel.eu" a été développé par un consortium de trois partenaires : l'Institut Français, l'Association des Pays et Territoires d'Outre-Mer (OCTA) et l'Agence Atlantique de Promotion de la Culture (APCA).

Il y a eu un certain nombre de programmes de l'Union européenne pour la sauvegarde de la biodiversité, qui est menacée. Mais la diversité culturelle l'est tout autant ! Et pourtant, rien n'a été prévu. Les Outre-mer, c'est la diversité culturelle de l'Union.

Younous Omarjee, député européen


Madina Regnault, chargée de projet au sein de l'Institut Français, explique que "toutes les institutions, les associations, les ONG, tout le monde peut se porter candidat". "Tant qu'on a un beau projet, on a toutes ses chances", dit-elle tout simplement.

Financer 65 projets d'ici 2023

Prévu jusqu'en mai 2023, le programme pilote est doté d'une enveloppe d'1,2 million d'euros (dont un million subventionné par l'UE). Il se décline en trois volets : 

  • Un fonds pour la sauvegarde et la protection du patrimoine culturel immatériel dont l'objectif est de financer des activités physiques et/ou virtuelles mettant à l'honneur la culture de ces territoires.
    Budget : 270 000 €
  • La Collection - Édition spéciale Archipel.eu qui vise à soutenir la visibilité et la diffusion d'expositions, de spectacles vivants et de propositions artistiques avec la mise  en place d'un catalogue dédié. Budget : 150 000 €
  • Un fonds de mobilité Archipel.eu dont l'ambition est de favoriser les échanges entre les RUP, les PTM et l'ensemble de l'Union européenne. Budget : 250 000 €

L'Institut français aimerait que les appels à projets, lancés le 13 octobre et ouverts quatre mois pour le fonds pour la sauvegarde, trois mois pour la collection et jusqu'à décembre 2022 pour le fonds de mobilité, financent au moins 65 projets. L'idéal, estime Madina Regnault, serait que tous les territoires ultramarins puissent être représentés.

S'il s'avère qu'il y a un territoire qui nous propose beaucoup plus de sujets qu'un autre, alors évidemment il y aura une certaine mise en concurrence.

Madina Regnault, chargée de projet à l'Institut Français


Pour la Commission Européenne, la finalité du projet "Archipel.eu" est de tirer des enseignements sur les meilleurs moyens de soutenir davantage les différents territoires ultramarins qui s'étalent du Pacifique aux Caraïbes, en passant par les deux pôles du globe.