La fratrie guadeloupéenne Begarin compte trois joueurs de basket et un coach, Jimmy

Selfie de l'entraîneur guadeloupéen de basket Jimmy Begarin.
Leurs quatre prénoms commencent tous par un 'J' : Jessie, Jems et Juhann ont rêvé de devenir basketteurs. Rêve exaucé avec éclat. Juhann a ainsi été drafté en NBA, l'an dernier. Quant à Jimmy Begarin, il a également choisi le basket. Mais dans un rôle d'entraîneur. Pari gagnant, là encore.

Jimmy Begarin n'a rien fait comme ses frères. Jessie, l'aîné voulait de l'action. Il sera imité par Jems et Juhann, les deux petits derniers. Quant à Jimmy, il a préféré l'observation. Un point commun tout de même : le basket. Jessie, Jems et Juhann sont aujourd'hui joueurs. Alors que Jimmy a très vite su qu'il deviendrait entraîneur. "Il faut préciser, sourit-il, que je suis le plus petit de la fratrie. 1 mètre 75. Pas évident de se faire une place sur les parquets avec une taille pareille. Il n'empêche que je trouve le coaching plus passionnant que le jeu."

L'entraîneur guadeloupéen de basket Jimmy Begarin lors d'un temps mort avec les jeunes de l'ES Pornichet.

 

Coach de mère en fils

Jimmy Begarin a aujourd'hui 30 ans. Et déjà presque une moitié de vie consacrée à l'entraînement. Le Guadeloupéen a fait ses premiers pas dans le coaching à seize ans. Influencé. Par qui ? Par Catherine, alias maman Begarin. "Elle entraînait les filles du BMBC, puis du New Star de Pointe-à-Pitre. J'assistais à pratiquement tous ses matchs. Sans le savoir, elle m'a transmis le virus. J'adore la partie technique du basket. C'est devenu ma passion." 

Jimmy quitte la Guadeloupe une première fois à 19 ans. Il revient trois ans plus tard. Pour y passer le fameux BPJEPS, dernier diplôme d'État avant celui d'entraîneur. Il s'occupe alors des jeunes joueuses de son département. "Les filles sont plus difficiles à entraîner, mais j'aime bien les challenges." L'aventure dure trois ans. Avant que Coach Jimmy, désormais certifié, ne s'envole pour Pornichet. Il avait déjà un nom. Connu. Il va se faire un prénom. Reconnu.

La formation U20 de l'ES Pornichet Basket, championne régionale 2022 des Pays-de-la-Loire. Le Guadeloupéen Jimmy Begarin est complètement à droite. Son assistant Frédéric Lazare, complètement à gauche.

  

Gisement de talents à Pornichet

Dans un premier temps, Jimmy est l'assistant de William Zonzon, un Guadeloupéen originaire de Sainte-Rose. Jimmy découvre. Jimmy apprend. Jimmy forme. L'ES Pornichet Basket est surtout connu pour ses équipes de jeunes. Jimmy aime ça. Lorsque William Zonzon est recruté par La Roche-sur-Yon, Jimmy se retrouve logiquement aux commandes. "C'est impressionnant. Pornichet n'est pas un centre de formation à proprement parler. Nous disposons pourtant de trois salles et de pas moins de soixante-dix créneaux d'entraînement ! L'équipe des moins de vingt ans peut ainsi s'entraîner tous les jours." 

Pour l'épauler, Jimmy Begarin joue la carte Guadeloupe à son tour. Il fait venir Frédéric Lazare, alors entraîneur au Pôle Espoirs. "On se connaît depuis tout petits. C'était un choix évident." Il donne également sa chance à de jeunes joueurs antillais. "Actuellement, nous avons cinq Guadeloupéens et deux Martiniquais. Ils n'étaient pas prêts à évoluer dans un centre de formation. Après leur passage à Pornichet, ce n'est plus impossible." Démonstration la plus simple : la formation U20 coachée par Jimmy Begarin vient d'être sacrée championne régionale des Pays-de-la-Loire.

 

4 frères, une même histoire

Jessie, Jimmy, Jems et Juhann ne partagent pas uniquement un même nom de famille. Qu'ils mesurent 1 mètre 75 comme Jimmy, l'entraîneur, ou 1 mètre 96, comme Juhann, le pro du Paris Basket-Ball, une force commune les habite. "Le mental !, lâche Jimmy convaincu. Nous avons une croyance et on ne cède jamais. Absolument jamais ! Le mental, c'est la patte Begarin."  

Jimmy Begarin, le seul entraîneur de la fratrie, compte s'amuser encore longtemps. "Un jour bien sûr, je vais avoir envie d'évoluer. Mais toujours dans le coaching des jeunes. C'est ce que je préfère." Et il pourra compter sur le soutien indéfectible de ses trois frangins. "On se parle souvent tous les quatre. Je suis très fier de mon parcours et de celui de mes frères. Nous sommes reliés comme une chaîne. Une chaîne immense… et incassable !"

Jimmy Begarin (complètement à gauche) avec les jeunes de Pornichet rendent visite à son petit frère Juhann Begarin (au centre avec le sweat Paris) lors d'un match du Paris Basket-Ball.