Mise à part une nouvelle coupe de cheveux, Muriel Hurtis ne change pas. Six ans après son retrait des pistes, la Guadeloupéenne a gardé cette même silhouette, ce même sourire enjôleur. Désormais installée à Aix-en-Provence, Mumu sort pourtant d’une année particulière. Comme tout le monde.
Pour une communicante spécialisée dans le sport, 2020 aurait dû avoir un parfum excitant. Une belle année olympique. Des championnats d’Europe d’athlétisme à Paris pour refermer l’été. Et tous ces événements dans le sud de la France qu’elle accompagne avec son employeur, le Crédit Agricole Alpes Provence.
Sauf qu’une communicante spécialisée dans le sport ne pouvait pas prévoir. D’ailleurs personne n’a su le faire. Muriel Hurtis a donc célébré son quarante-et-unième anniversaire durant le premier confinement. Adaptation obligatoire. Mais sans stress. Ni déprime. On garde le sourire et on avance. La technique Hurtis est toujours la même. Déroutante et imparable.
Le verre à moitié vide ou à moitié plein ? La Guadeloupéenne a toujours penché pour la deuxième vision des choses. En mars dernier lorsque le premier confinement est instauré, Muriel accepte la mesure avec philosophie. Elle a deux enfants de 3 et 15 ans. Le télétravail va lui permettre de rester auprès d’eux : "Durant deux mois, ça a été l’occasion de me recentrer sur la famille. J’ai supervisé l’école à distance, fait du sport à leurs côtés. Je me suis même mise à la cuisine !" Tout cela sans la moindre panique. "Je ne suis pas d’un naturel anxieux. Je faisais attention bien sûr. Peut-être que le sport de haut niveau m’avait préparée à transformer certains obstacles en challenges ? En tout cas, ça s’est très bien passé pour moi."
Depuis quatre ans, Muriel Hurtis fait partie de la grande famille des communicantes. Au Crédit Agricole Alpes Provence, elle officie au Service Communication dans tous les domaines liés au sport. Un changement d’orientation radicale par rapport à son diplôme initial de psychomotricienne : "J’avais un peu d’appréhension en acceptant l’offre de la banque. Mais j’ai été très bien accueillie. On m’a tout de suite donné une vraie place. Et j’ai aussi réalisé que la communication avait été mon lot presque quotidien durant toute ma carrière d’athlète."
En 2020, la digitalisation des entreprises s’est accélérée à la vitesse de la lumière. Le monde de la communication n’a pas échappé au phénomène : "Il faut se réinventer. Ni plus ni moins. Investir les réseaux sociaux. J’anime ainsi une page Facebook ‘Le sport pour valeur’. C’est très prenant mais nécessaire si l’on veut atteindre les gens."
Car le sport souffre du Covid. Notamment dans l’univers amateur. "Beaucoup de clubs me parlent de leurs difficultés : chute du nombre de licenciés, baisse des dotations, les conséquences du huis clos… Au niveau de la banque, nous avons émis le souhait de maintenir nos soutiens financiers. Je m’en réjouis car la situation pour certains est vraiment difficile."
Surtout que la Guadeloupéenne vient d’être réélue au Comité directeur de sa Fédération d’origine, la FFA. La liste du Président André Giraud sur laquelle elle figurait, a obtenu près de 94 % des suffrages. Un raz-de-marée électoral qui ne sera pas de trop pour relancer une discipline en souffrance : "L’athlétisme français a moins d’aura ou d’impact qu’à une certaine époque. Aujourd’hui, voir des compétitions à la télé relève presque de l’exploit. Heureusement, nos jeunes sont prometteurs. Notamment dans l’optique de Paris 2024. Mais nous avons perdu en notoriété. Il faut s’attaquer à ce problème."
Des JO reportés. Des championnats d’Europe annulés. Et un public souvent interdit dans les tribunes. "Le huis clos, je trouve ça triste. Je l’aurais très mal vécu. Sans public, on n’a pas l’impression de participer à une vraie compétition. Ça enlève de l’adrénaline, c’est terrible."
En 2014, lorsqu’elle a rangé ses pointes après un dernier titre européen sur le relais 4 fois 400 mètres, Muriel Hurtis a coupé avec le sport pendant un an et demi. "J’en avais besoin. Physiquement et mentalement." Elle y reviendra après la naissance de Gabriel, son petit dernier. Mais dans un drôle d’accoutrement. Durant une saison, Mumu joue au… football américain. "C’est quand même très physique !" sourit-elle.
Depuis dix-huit mois, elle s’adonne à la course à pied. Au début, elle a dû se faire violence. Avant que la dimension addictive n'apparaisse : "Je n’aurais jamais pensé éprouver du plaisir à courir longtemps. Et pourtant… Figurez-vous que j’ai déjà participé à des courses de 10 kilomètres, un semi-marathon et même un trail. Aujourd’hui, j’ai hâte que les compétitions populaires reprennent. Fou, non ?"
Reste maintenant à savoir quand la situation sanitaire autorisera le retour de ces grands rassemblements pédestres. À l’été 2021 ? Pas avant 2022 ? "J’avoue qu’il n’est pas simple de nous souhaiter quoi que ce soit pour les mois à venir, concède Muriel Hurtis. Tout est encore tellement flou. Espérons juste un retour rapide à la vie normale." D'ici là, peut-être faut-il adopter ce qui constitue l'une des grandes forces de la Guadeloupéenne. Même sous le masque. Comme un mantra. Un réflexe vital qui rappelle un peu le nom de la page Facebook qu'elle anime : le sourire pour valeur...
Sauf qu’une communicante spécialisée dans le sport ne pouvait pas prévoir. D’ailleurs personne n’a su le faire. Muriel Hurtis a donc célébré son quarante-et-unième anniversaire durant le premier confinement. Adaptation obligatoire. Mais sans stress. Ni déprime. On garde le sourire et on avance. La technique Hurtis est toujours la même. Déroutante et imparable.
2020, année particulière
Le verre à moitié vide ou à moitié plein ? La Guadeloupéenne a toujours penché pour la deuxième vision des choses. En mars dernier lorsque le premier confinement est instauré, Muriel accepte la mesure avec philosophie. Elle a deux enfants de 3 et 15 ans. Le télétravail va lui permettre de rester auprès d’eux : "Durant deux mois, ça a été l’occasion de me recentrer sur la famille. J’ai supervisé l’école à distance, fait du sport à leurs côtés. Je me suis même mise à la cuisine !" Tout cela sans la moindre panique. "Je ne suis pas d’un naturel anxieux. Je faisais attention bien sûr. Peut-être que le sport de haut niveau m’avait préparée à transformer certains obstacles en challenges ? En tout cas, ça s’est très bien passé pour moi."Depuis quatre ans, Muriel Hurtis fait partie de la grande famille des communicantes. Au Crédit Agricole Alpes Provence, elle officie au Service Communication dans tous les domaines liés au sport. Un changement d’orientation radicale par rapport à son diplôme initial de psychomotricienne : "J’avais un peu d’appréhension en acceptant l’offre de la banque. Mais j’ai été très bien accueillie. On m’a tout de suite donné une vraie place. Et j’ai aussi réalisé que la communication avait été mon lot presque quotidien durant toute ma carrière d’athlète."
En 2020, la digitalisation des entreprises s’est accélérée à la vitesse de la lumière. Le monde de la communication n’a pas échappé au phénomène : "Il faut se réinventer. Ni plus ni moins. Investir les réseaux sociaux. J’anime ainsi une page Facebook ‘Le sport pour valeur’. C’est très prenant mais nécessaire si l’on veut atteindre les gens."
Car le sport souffre du Covid. Notamment dans l’univers amateur. "Beaucoup de clubs me parlent de leurs difficultés : chute du nombre de licenciés, baisse des dotations, les conséquences du huis clos… Au niveau de la banque, nous avons émis le souhait de maintenir nos soutiens financiers. Je m’en réjouis car la situation pour certains est vraiment difficile."
Muriel Hurtis toujours sur plusieurs fronts
Lorsqu’elle était encore athlète, la Guadeloupéenne avait un agenda de ministre : entraînements, compétitions, opérations de communication, parrainages dans le monde associatif… Muriel Hurtis répondait présente à chaque fois. En quittant la région parisienne pour Aix-en-Provence, elle a dû réduire ses interventions. "Mais je continue à m’engager pour Peace and sport qui œuvre pour la paix à travers le sport et ELA, une association qui se bat contre les maladies génétiques." Ajoutez à cela que Muriel Hurtis siège toujours au CESE, le Conseil économique social et environnemental. Elle n’a peut-être plus un agenda de ministre mais son planning hebdomadaire demeure très chargé.Surtout que la Guadeloupéenne vient d’être réélue au Comité directeur de sa Fédération d’origine, la FFA. La liste du Président André Giraud sur laquelle elle figurait, a obtenu près de 94 % des suffrages. Un raz-de-marée électoral qui ne sera pas de trop pour relancer une discipline en souffrance : "L’athlétisme français a moins d’aura ou d’impact qu’à une certaine époque. Aujourd’hui, voir des compétitions à la télé relève presque de l’exploit. Heureusement, nos jeunes sont prometteurs. Notamment dans l’optique de Paris 2024. Mais nous avons perdu en notoriété. Il faut s’attaquer à ce problème."
Muriel et le sport aujourd’hui
Comme beaucoup d’anciens champions, la Guadeloupéenne se réjouit de ne pas devoir affronter les événements actuels en tant qu’athlète. La Covid-19 a tout changé : "Pour 2020, on peut pratiquement parler d’une saison blanche. Depuis mars dernier, les athlètes ne savent plus trop ce qui va se passer. Garder la motivation dans ces conditions, chapeau."Des JO reportés. Des championnats d’Europe annulés. Et un public souvent interdit dans les tribunes. "Le huis clos, je trouve ça triste. Je l’aurais très mal vécu. Sans public, on n’a pas l’impression de participer à une vraie compétition. Ça enlève de l’adrénaline, c’est terrible."
En 2014, lorsqu’elle a rangé ses pointes après un dernier titre européen sur le relais 4 fois 400 mètres, Muriel Hurtis a coupé avec le sport pendant un an et demi. "J’en avais besoin. Physiquement et mentalement." Elle y reviendra après la naissance de Gabriel, son petit dernier. Mais dans un drôle d’accoutrement. Durant une saison, Mumu joue au… football américain. "C’est quand même très physique !" sourit-elle.
Depuis dix-huit mois, elle s’adonne à la course à pied. Au début, elle a dû se faire violence. Avant que la dimension addictive n'apparaisse : "Je n’aurais jamais pensé éprouver du plaisir à courir longtemps. Et pourtant… Figurez-vous que j’ai déjà participé à des courses de 10 kilomètres, un semi-marathon et même un trail. Aujourd’hui, j’ai hâte que les compétitions populaires reprennent. Fou, non ?"
Reste maintenant à savoir quand la situation sanitaire autorisera le retour de ces grands rassemblements pédestres. À l’été 2021 ? Pas avant 2022 ? "J’avoue qu’il n’est pas simple de nous souhaiter quoi que ce soit pour les mois à venir, concède Muriel Hurtis. Tout est encore tellement flou. Espérons juste un retour rapide à la vie normale." D'ici là, peut-être faut-il adopter ce qui constitue l'une des grandes forces de la Guadeloupéenne. Même sous le masque. Comme un mantra. Un réflexe vital qui rappelle un peu le nom de la page Facebook qu'elle anime : le sourire pour valeur...