Des soignants ont organisé une marche blanche contre l'insécurité dimanche entre Chiconi et Kahani au centre de Mayotte, en dépit de l'interdiction de la préfecture pour cause de confinement toujours en vigueur à Mayotte.
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Entre 300 selon la gendarmerie et 1.000 personnes selon les organisateurs ont pris part à ce rassemblement à l'appel du personnel soignant du dispensaire de Kahani et du Collectif des citoyens de Mayotte issu du mouvement de 2018 qui dénonçait l'insécurité.
La manifestation a été suivie en direct par Mayotte la 1ère :
Il y a deux semaines, un homme a cassé la vitre du service des urgences, estimant que la prise en charge de sa femme souffrant d'une rage de dents n'était pas assez rapide. Des patients se sont fait agresser et fait voler leurs téléphones portables à la sortie de l'établissement. Et la caserne de pompiers a été victime de pillage et de dégradations il y a un mois. Le préjudice est estimé à plus de 500 000 euros, selon les autorités. "Au vu des limites qui ont été franchies et du soutien que nous avons reçu aujourd'hui, j'espère qu'il y aura une réaction des autorités compétentes", a déclaré Thierry Lahalle, médecin, chef de service à Kahani et secrétaire général du syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte.
Ce sentiment d'insécurité a poussé certains à se faire justice eux-mêmes : trois hommes ont récemment été inculpés pour avoir séquestré et "corrigé" un présumé délinquant. Une marche blanche réunissant près de 3.000 personnes a alors été organisée pour les soutenir en Petite Terre, là aussi malgré le confinement dû à l'épidémie de Covid-19.
Le dernier bilan vendredi fait état de 2.079 contaminations, 25 décès et 57 hospitalisations dont 20 transférés par avion vers le département voisin de la Réunion.
La manifestation a été suivie en direct par Mayotte la 1ère :
Agressions
En droit de retrait depuis le 26 mai, il n'accueille plus de patients hormis les urgences, alors que ce département de l'océan Indien est un désert médical et fait face aux épidémies de coronavirus et de dengue. "Je suis soignante, donc on connaît le danger de la Covid-19. Mais on en a assez de se faire agresser tous les jours ou que l'on casse nos voitures sur notre lieu de travail", affirme Amina, une aide-soignante.Il y a deux semaines, un homme a cassé la vitre du service des urgences, estimant que la prise en charge de sa femme souffrant d'une rage de dents n'était pas assez rapide. Des patients se sont fait agresser et fait voler leurs téléphones portables à la sortie de l'établissement. Et la caserne de pompiers a été victime de pillage et de dégradations il y a un mois. Le préjudice est estimé à plus de 500 000 euros, selon les autorités. "Au vu des limites qui ont été franchies et du soutien que nous avons reçu aujourd'hui, j'espère qu'il y aura une réaction des autorités compétentes", a déclaré Thierry Lahalle, médecin, chef de service à Kahani et secrétaire général du syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte.
Réunion à la préfecture
Le préfet de Mayotte a convoqué une réunion mercredi pour tenter d'apaiser la situation. L'insécurité est récurrente à Mayotte et en particulier à Kahani, considérée aujourd'hui par les manifestants comme une zone de non-droit malgré l'augmentation du nombre des forces de l'ordre. En 2018, c'est après l'intrusion violente d'une centaine de jeunes au sein du lycée Gustave Eiffel de Kahani qu'une grève de 3 mois contre l'insécurité avait paralysé l'île.Ce sentiment d'insécurité a poussé certains à se faire justice eux-mêmes : trois hommes ont récemment été inculpés pour avoir séquestré et "corrigé" un présumé délinquant. Une marche blanche réunissant près de 3.000 personnes a alors été organisée pour les soutenir en Petite Terre, là aussi malgré le confinement dû à l'épidémie de Covid-19.
Le dernier bilan vendredi fait état de 2.079 contaminations, 25 décès et 57 hospitalisations dont 20 transférés par avion vers le département voisin de la Réunion.