Débuté au printemps 2016, le tournage de Paroles de Nègres, le nouveau documentaire de la cinéaste d’origine guadeloupéenne Sylvaine Dampierre, touche à sa fin. Pour permettre à l'aventure d'aboutir, une campagne de crowdfunding a été lancée.
A l’origine du projet : "une liasse de photocopies". C’est à l’issue du tournage du dernier documentaire de Sylvaine Dampierre, Le pays à l’envers (2009, Prix du Patrimoine au festival du cinéma du Réel, Prix du meilleur documentaire au Trophé des Arts Caribéens), que Michel Rogers, l’un des protagonistes du film, lui confie des copies de chroniques judiciaires datant de 1842.
Des documents "surprenants et passionnants" pour Sylvaine Dampierre. "J’ai découvert qu’un maître avait pu être accusé, avoir un procès et que des esclaves pouvaient être appelés pour témoigner", explique la cinéaste.
Car c’est ce qui rend ces archives si particulières. "Nous avons l’enregistrement des paroles réellement prononcées par des esclaves ! C’est ce qui m’a particulièrement touchée. On peut les imaginer parler", confie Sylvaine Dampierre.
Pour tourner le documentaire Paroles de Nègres, Sylvaine Dampierre arrête son choix sur la plus ancienne usine sucrière de Guadeloupe, celle de Grand Anse.
Paroles de Nègres, c’est un film sur ce qu’il reste de la condition ouvrière, sur le travail, "à partir de la mémoire". Attendu pour début 2020, le documentaire est actuellement en postproduction. Pour que le projet aboutisse, une campagne de crowdfunding a été lancée.
La réalisatrice l'explique dans cette vidéo :
Témoignages d’esclaves
Parues dans la Gazette de la Guadeloupe, elles rapportent le compte-rendu du procès aux assises de Pointe-à-Pitre de Louis-Joseph Vallentin, maître esclavagiste de Marie-Galante, accusé du meurtre de son esclave Sébastien.Des documents "surprenants et passionnants" pour Sylvaine Dampierre. "J’ai découvert qu’un maître avait pu être accusé, avoir un procès et que des esclaves pouvaient être appelés pour témoigner", explique la cinéaste.
Car c’est ce qui rend ces archives si particulières. "Nous avons l’enregistrement des paroles réellement prononcées par des esclaves ! C’est ce qui m’a particulièrement touchée. On peut les imaginer parler", confie Sylvaine Dampierre.
Les témoignages écrits d’esclaves français sont très rares. Les sources judiciaires sont quasiment la seule trace.
--- Sylvaine Dampière, cinéaste
Pour tourner le documentaire Paroles de Nègres, Sylvaine Dampierre arrête son choix sur la plus ancienne usine sucrière de Guadeloupe, celle de Grand Anse.
Réappropriation de la mémoire
"Dans le film, on voit les ouvriers se saisir des textes, des paroles des esclaves venus témoigner au procès de leur maître, explique-t-elle. Ils les traduisent en créole et se réapproprient la mémoire avec beaucoup de dignité."Paroles de Nègres, c’est un film sur ce qu’il reste de la condition ouvrière, sur le travail, "à partir de la mémoire". Attendu pour début 2020, le documentaire est actuellement en postproduction. Pour que le projet aboutisse, une campagne de crowdfunding a été lancée.
La réalisatrice l'explique dans cette vidéo :