La Grèce va vendre Larco, le premier producteur européen de ferronickel, aux prises avec de lourdes dettes. Athènes attend un investisseur pour reprendre le domaine minier. Le sort de l’usine est incertain. Les métallurgistes grecs ont conservé la mémoire de leur histoire avec la SLN.
C'est peut-être une légende, ou peut-être pas. En tout cas, pour Yannis Manis, le directeur des mines de nickel de Larymna "le procédé de traitement du ferronickel utilisé par la SLN dans son usine de Doniambo en Nouvelle-Calédonie, a été mis au point par un métallurgiste grec de Larco." Et son ami Vassilis Cambas, le directeur francophone de l'usine, de le confirmer, c'était en 2015, tout en étant un peu moins affirmatif : "en tout cas, on le dit ici".
SLN & LARCO
Toujours selon la légende ou l'histoire, le "secret de fabrication" du ferronickel aurait ensuite été offert à la SLN, en remerciement de la reconstruction de l’usine grecque après la Seconde Guerre mondiale. En 1944, la Wehrmacht allemande en retraite avait détruit les installations industrielles de Larco. L'usine et la voie de chemin de fer avaient été dynamitées. Dans le cadre d'un accord de coopération entre l'école des Mines de Paris et celle d'Athènes, des ingénieurs de la SLN venus de Nouméa et de Paris vont participer, pendant plusieurs années, à la reconstruction de l’usine entamée en1948. Du reste, de vieux ouvrages de géologie minière, marqués par le temps mais conservés aux archives de Larco, portent encore le cachet "SLN-Nouvelle-Calédonie". Larco fut associé à la société métallurgique et minière calédonienne jusque dans les années 70.
LARCO et la SLN, une histoire métallurgique grecque et calédonienne
(En juillet 2015, notre reportage dans l'usine de Larymna, au nord d'Athènes)
La Commission européenne envisage aujourd’hui de traduire la Grèce devant la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) pour son incapacité à récupérer 135,8 millions d'euros d'aide d'État illégale versés à Larco.
Liquidation et privatisation
La Grèce va donc entamer le processus de privatisation de Larco dans les prochains jours. La grande usine métallurgique et certaines des mines seront mises en vente en deux entités distinctes, a déclaré le ministre de l'Energie Kostis Hatzidakis dans une interview accordée à une station de radio grecque. "Larco est la société la plus endettée de Grèce, la situation dure depuis 35 ans, a expliqué M.Hatzidakis. Nous sommes déterminés à privatiser Larco et à aller de l’avant". LARCO doit 340 millions d'euros de factures impayées à la compagnie d'électricité grecque Public Power Corp (PPC).
Repreneur
Des sources du ministère grec de l'industrie ont déclaré à l’agence Reuters que le fonds de capital-investissement Global Special Opportunities Ltd (GSOL) est intéressé par Larco. GSOL détient des usines de ferronickel en République dominicaine, en Macédoine et au Kosovo. Ce fonds spéculatif s'est développé en cinq ans, toujours selon Reuters, il est devenu le deuxième producteur mondial de ferronickel, ingrédient de l’acier inoxydable, devant la SLN-ERAMET (Nouvelle-Calédonie-France) et SNNC/POSCO (Nouvelle-Calédonie-Corée).
La Grèce détient 55 % de Larco, la Banque nationale de Grèce 33,4 % et PPC le reste. Larco emploie environ 1000 mineurs et métallurgistes en Grèce dans la région pauvre de Larymna. En tout, près de 4.000 personnes vivent des salaires du nickel, pour une rémunération moyenne de 800 euros mensuel. Larco loge gratuitement ses métallurgistes dans une cité ouvrière qui domine l’usine située en bord de mer.
@Alain_Jeannin
SLN & LARCO
Toujours selon la légende ou l'histoire, le "secret de fabrication" du ferronickel aurait ensuite été offert à la SLN, en remerciement de la reconstruction de l’usine grecque après la Seconde Guerre mondiale. En 1944, la Wehrmacht allemande en retraite avait détruit les installations industrielles de Larco. L'usine et la voie de chemin de fer avaient été dynamitées. Dans le cadre d'un accord de coopération entre l'école des Mines de Paris et celle d'Athènes, des ingénieurs de la SLN venus de Nouméa et de Paris vont participer, pendant plusieurs années, à la reconstruction de l’usine entamée en1948. Du reste, de vieux ouvrages de géologie minière, marqués par le temps mais conservés aux archives de Larco, portent encore le cachet "SLN-Nouvelle-Calédonie". Larco fut associé à la société métallurgique et minière calédonienne jusque dans les années 70.
LARCO et la SLN, une histoire métallurgique grecque et calédonienne
(En juillet 2015, notre reportage dans l'usine de Larymna, au nord d'Athènes)
La Commission européenne envisage aujourd’hui de traduire la Grèce devant la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) pour son incapacité à récupérer 135,8 millions d'euros d'aide d'État illégale versés à Larco.
Liquidation et privatisation
La Grèce va donc entamer le processus de privatisation de Larco dans les prochains jours. La grande usine métallurgique et certaines des mines seront mises en vente en deux entités distinctes, a déclaré le ministre de l'Energie Kostis Hatzidakis dans une interview accordée à une station de radio grecque. "Larco est la société la plus endettée de Grèce, la situation dure depuis 35 ans, a expliqué M.Hatzidakis. Nous sommes déterminés à privatiser Larco et à aller de l’avant". LARCO doit 340 millions d'euros de factures impayées à la compagnie d'électricité grecque Public Power Corp (PPC).
"Nous produisons un ferronickel de qualité, proche de celui de la SLN en Nouvelle-Calédonie et ce n’est pas étonnant vu notre histoire passée. Mais nous ne sommes pas concurrents, chacun des alliages est complémentaire. Je suis écœuré, car on nous laissait entendre que notre ferronickel pouvait être utile et même transformé pour les batteries électriques (Un syndicaliste grec de Larco)
Repreneur
Des sources du ministère grec de l'industrie ont déclaré à l’agence Reuters que le fonds de capital-investissement Global Special Opportunities Ltd (GSOL) est intéressé par Larco. GSOL détient des usines de ferronickel en République dominicaine, en Macédoine et au Kosovo. Ce fonds spéculatif s'est développé en cinq ans, toujours selon Reuters, il est devenu le deuxième producteur mondial de ferronickel, ingrédient de l’acier inoxydable, devant la SLN-ERAMET (Nouvelle-Calédonie-France) et SNNC/POSCO (Nouvelle-Calédonie-Corée).
La Grèce détient 55 % de Larco, la Banque nationale de Grèce 33,4 % et PPC le reste. Larco emploie environ 1000 mineurs et métallurgistes en Grèce dans la région pauvre de Larymna. En tout, près de 4.000 personnes vivent des salaires du nickel, pour une rémunération moyenne de 800 euros mensuel. Larco loge gratuitement ses métallurgistes dans une cité ouvrière qui domine l’usine située en bord de mer.
@Alain_Jeannin