Plus que jamais, Léonardo Mosquea mérite son surnom de King. Or le roi des rings a aussi un patronyme raccourci. "Depuis que je suis devenu officiellement français, ils ont enlevé Jimenez de mon nom. Je ne sais pas pourquoi. Jimenez ne figure plus que sur mon acte de naissance et mon passeport dominicain." Cette identité tricolore n'a rien changé à la boxe de Léonardo Mosquea. Heureusement. Elle a juste déclenché un petit pincement au cœur. "Jimenez, c'était le nom de ma grand-mère. J'étais fier de le porter. J'aimerais bien qu'il soit de nouveau mentionné à l'avenir."
Une ceinture européenne à sa taille
Le champion de France des lourds-légers s'apprête à franchir un nouveau cap. Après l'Hexagone, place au continent et une possible ceinture de l'Union européenne. "Avec ce rendez-vous, je vais m'ouvrir les portes de l'Europe. C'est une étape importante à franchir. Et surtout à valider. Qui plus est à la maison." Il s'agira du treizième combat professionnel de Léonardo. Le numéro un français demeure invaincu pour l'instant. Douze combats au compteur. Douze victoires… donc huit avant la limite !
Face à lui, le 25 novembre prochain : Viktor Trush, un boxeur tchèque né en Ukraine. Même âge, tous les deux : 29 ans. Trush comptabilise onze combats dont huit victoires. Toutes par KO. Une info qui n'inquiète pas vraiment Léonardo. "Je connais juste son nom, son palmarès et je sais que c'est un gaucher. Le reste ne m'intéresse pas plus que ça. Je m'entraîne dur pour gagner ce nouveau championnat. Sur le ring, on sera face à face et on va en découdre. C'est tout."
Un King brondillant et guyanais
À la Bron Boxing Academy, Léonardo Mosquea constitue la locomotive du club. L'exemple à suivre. Le Guyanais transmet son savoir aux plus jeunes. Tout en réalisant un sans-faute dans sa carrière de boxeur professionnel. Mosquea ou un style bien à lui. "Je dirais que ma boxe est surprenante. On ne sait jamais ce qui va se passer. Rapide ? Puissante ? C'est un combo des deux. Parfois, ça va plus vite. Parfois, ça cogne fort. Et il y a des moments où ça va vite et ça fait mal. C'est ça qui surprend."
Sur le plan psychologique, Léonardo a des nerfs d'acier. Jamais effrayé. "La boxe ne me fait pas peur. Je suis là pour prendre du plaisir et en transmettre. Sur un ring, je retrouve mon terrain de jeu. Je m'y amuse." Avec une telle force mentale, pas question de se fixer une quelconque limite. "Tant que je prends du plaisir et que j'ai les capacités pour aller toujours plus haut, je continue. Je ne me pose pas de questions."
Les belles rencontres de Léonardo
Le boxeur est arrivé en Guyane à l'âge de onze ans. Sans projet particulier. Sa rencontre avec Jacques Chinon va changer sa vie. "C'est Monsieur Chinon qui a vraiment commencé à m'enseigner la boxe. Il m'a amené à mon premier titre." À cet instant, il y a de l'émotion dans la voix de Léonardo. Beaucoup de respect. "Jacques Chinon, c'est plus qu'un coach pour moi ; c'est un père spirituel. Il m'a transmis tellement de leçons de vie."
Depuis qu'il est passé professionnel, Léonardo Mosquea est entraîné par Laurent Faubel. À distance dans un premier temps lorsqu'il vivait encore à Rennes. À Bron au quotidien depuis que le boxeur a rejoint la région lyonnaise. Le duo fonctionne à merveille. "Laurent, c'est comme un grand frère. On s'amuse tout en travaillant très dur. Il me pousse constamment dans mes retranchements. Mais encore une fois, on se taquine en permanence." Le mot de la fin sera justement pour coach Faubel. Un coach en admiration devant l'envie indéfectible du boxeur guyanais : "La préparation pour ce genre de grand rendez-vous, c'est une chose. Mais l'envie et la détermination, le jour J, c'est peut-être ce qui fait la différence. Voilà pourquoi je crois en Léonardo."