Le Conseil d'État ne suspend pas le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie

L'application TikjTok est bloquée en Nouvelle-Calédonie.
Alors que l'application, accusée par le gouvernement d'attiser les violences, est bloquée depuis le 15 mai dernier en Nouvelle-Calédonie, les juges n'ont pas suspendu le blocage du réseau social, demandé par des particuliers et deux associations.

L'application TikTok restera bloquée en Nouvelle-Calédonie. Le Conseil d'État vient de rendre sa décision : les juges rejettent la demande formulée par des habitants du Caillou et deux associations, la Ligue des droits de l'Homme et la Quadrature du Net, qui estimaient que ce blocage portait une atteinte grave aux libertés de communication et d'information. 

Depuis le 15 mai, le réseau social TikTok est bloqué en Nouvelle-Calédonie. La mesure, inédite, a été prise par le gouvernement français, qui considère que les contenus publiés sur la plateforme depuis le début de la crise aggravent les tensions.

La mesure de suspension du réseau social en cause est limitée, l’ensemble des autres moyens de communication et d’information n’étant pas affecté, et temporaire, le Gouvernement s’étant engagé à lever immédiatement ce blocage dès que les troubles auront cessé.

Communiqué du Conseil d'Etat

Si le Conseil d'État maintient l'interdiction, c'est parce qu'elle est "temporaire" - le gouvernement s'est engagé à lever le blocage dès le retour au calme en Nouvelle-Calédonie - et que les juges estiment que la suspension de l'application contribue "au rétablissement de la sécurité de l'archipel". Par ailleurs, la demande a aussi été rejetée parce que "tous les autres réseaux sociaux et médias presse, TV et radio restent accessibles".

"Forte adéquation" entre le profil des utilisateurs et des émeutiers

Lors d'une audience houleuse mardi, la représentante du gouvernement avait mis en avant "la forte adéquation" du profil et de l'âge des émeutiers avec ceux des utilisateurs de la plateforme, afin de justifier son blocage. Les requérants, eux, avaient unanimement dénoncé "l'absence d'éléments concrets qui prouvaient le lien présumé entre l'utilisation de TikTok et les violences", notamment des extraits de contenus issus du réseau social.

Cette mesure d'interdiction du réseau social est également intervenue sur fond de craintes d'ingérences et de désinformation sur les réseaux sociaux de pays étrangers qui chercheraient à attiser les tensions, avaient encore justifié des sources gouvernementales et de sécurité, évoquant la Chine ou l'Azerbaïdjan.

Mise en place depuis une semaine, l'interdiction de TikTok est déjà contournée en Nouvelle-Calédonie.