Décidément, l'histoire se répète pour les Parisiens mais de manière cruelle. Il y a trois ans à Lisbonne, Kingsley Coman avait crucifié le PSG sur une tête imparable au second poteau, le privant d'un sacre européen devenu une obsession depuis son rachat en 2011 par le Qatar. Il a récidivé mardi au Parc des Princes en 8e de finale aller de la Ligue des champions, en reprenant cette fois du pied un centre d'Alphonso Davies, bien aidé par la main pas assez ferme du gardien italien Gianluigi Donnarumma (53e).
Coman a ainsi respecté une vieille tradition parisienne qui voit régulièrement d'ex-pensionnaires du Parc des Princes venir martyriser leur ancienne équipe. Coman n'a pas dérogé à cette règle même s'il a eu le bon goût de ne pas célébrer son but pour ne pas en rajouter et ne pas narguer le public de l'enceinte de la Porte de Saint-Cloud. "C'est particulier, c'est un club où j'ai grandi, c'est ma ville, où je suis né, c'était compliqué de célébrer mais à la fin on est content de la victoire", a-t-il sobrement commenté au micro de Canal+.
La veille, le joueur de 26 ans avait avoué sa joie de revenir à Paris, sa ville de naissance, et surtout de fouler en tant que titulaire la pelouse du Parc, ce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de faire durant son bref passage dans la capitale en tant que professionnel (2013-2014).
"Sensation particulière"
"Ce sera une sensation particulière et c'est quelque chose que j'ai attendu toute ma carrière", avait-il lâché. Il a su fêter comme il se doit cette grande première.
Ce but tombe à point nommé pour Coman, redevenu un membre à part entière du onze de départ de Julian Nagelsmann au Bayern depuis le début de l'année. Revenu du Mondial-2022 frustré et meurtri par son tir au but manqué contre l'Argentine en finale, l'international français (46 sélections, 5 réalisations) est très vite passé à autre chose et n'a pas vraiment gambergé.
Que ce soit sur le côté droit ou le côté gauche dans une position de piston, comme face à Paris, Coman a retrouvé le sourire et le chemin des buts, puisqu'il en est à déjà quatre réalisations en 2023, toutes compétitions confondues. Durant les 76 minutes passées sur la pelouse du Parc avant son remplacement par Serge Gnabry, Coman n'a pas tout réussi mais il n'a jamais abdiqué avant de trouver enfin l'ouverture après un centre parfait du Canadien Alphonso Davies.
"C'est quelque chose qu'on travaille beaucoup à l'entraînement, que les joueurs de côté resserrent (dans l'axe) quand un joueur a la balle pour un centre. Après, (Davies) met vraiment une balle parfaite et j'ai un peu de réussite, je la prends bien fort et à un endroit où le gardien a du mal à la prendre", a-t-il raconté.
Épanoui au Bayern
Seule petite ombre au tableau, il a ressenti une pointe de douleur en fin de match. "Mon mollet siffle un peu mais je vais faire des tests demain (mercredi) et j'espère que ce ne sera que l'affaire de quelques jours", a-t-il dit. Bref, pour sa 8e année au Bayern, Coman est donc amplement épanoui et son entraîneur n'a aucunement l'intention de se séparer d'un élément aussi crucial et décisif, sous contrat jusqu'en 2027.
"'King' est un joueur extrêmement important pour moi, pour le club, pour l'équipe. C'est un joueur exceptionnel, avec un caractère exceptionnel. Du point de vue de l'entraîneur, ça ne fait aucun sens de vouloir le vendre", avait ainsi déclaré le technicien allemand il y a quelques jours, louant l'apport d'un attaquant qui semble comme chez lui en Bavière depuis son arrivée en 2015 après une saison passée à la Juventus Turin.
Pour le plus grand malheur du PSG, qui doit encore se mordre les doigts d'avoir laissé partir un tel talent.