Le marché de Noël de La Défense, pari économique pour les producteurs ultramarins

À l’approche des fêtes de fin d’année, les marchés de Noël fleurissent dans les métropoles de l’Hexagone. À l’image de celui de La Défense à l’ouest de Paris. De plus en plus de producteurs ultramarins tentent de s’imposer pour présenter leurs produits et gagner de l’argent. Sauf que les coûts sont exorbitants. Mais pour certains producteurs et artisans, l’enjeu vaut la chandelle.

Se faire connaitre

Lancé aux Antilles courant 2021, le nouveau site internet de vente en ligne de produits gastronomiques guadeloupéens et martiniquais Arawakmarket.com propose des dizaines de références fabriquées par plus d’une trentaine de petits producteurs. Pour promouvoir à la fois le site et les produits, ses créateurs ont décidé de louer durant un mois l'un des 150 stands de cet énorme marché de Noël au cœur de la "city parisienne", ce haut quartier d’affaire avec ses dizaines de tours d’immeubles et de bureaux de grandes entreprises internationales.

Plus de 400 000 travailleurs et 45 000 étudiants côtoient quotidiennement les quelque 600 000 habitants du secteur. Une clientèle potentielle énorme pour les artisans ultramarins. "Notre objectif est d’assurer notre promotion. Et si ça marche économiquement, nous comptons ne pas en rester là. Nous espérons pouvoir présenter un stand lors du prochain Salon de l’agriculture, en mars 2023", explique Marylin Lafleur, co-fondateur site internet Arawakmarket.com et patron du stand de Produits Antillais.

Autre stand remarqué sur ce marché de Noël de la Défense : la Case créole : un restaurant antillais et réunionnais offrant 70 places assises ainsi qu’un espace de vente à emporter. Bokits, colombo, rougaille saucisse et autres gâteaux cocos… Entre 10 et 15 serveurs et cuistots se relayent chaque jour jusqu’au 24 décembre prochain. Le patron a déboursé plus de 30 000 euros rien que pour la location de l’emplacement.

La gastronomie du Pacifique absente

Sur les quelque 600 professionnels exerçant au cœur de ce marché de Noël, une douzaine d’ultramarins travaillent pour d’autres stands régionaux de l’Hexagone, tous dans des stands de restauration rapide : truffade auvergnate, raclette savoyarde ou le traditionnel vin chaud des montagnes, par exemple.

Seuls les producteurs antillais ont répondu pour l’heure à l’appel de la nouvelle direction qui souhaite faire de ce marché de Noël parisien le chantre des produits français régionaux, Outre-mer compris. Son objectif l’an prochain : attirer divers producteurs ultramarins de différents territoires, notamment du Pacifique. Pour ce faire, le directeur s’est engagé à proposer des tarifs préférentiels pour les producteurs ultramarins dont les coûts d’acheminement en Hexagone sont beaucoup plus importants que ceux basés en métropole.

Ce marché de Noël accueille 25 000 visiteurs par jours en moyenne en semaine et jusqu’à plus de 40 000 le week-end. Des chiffres qui devraient doubler les 15 derniers jours qui précèdent Noël, de quoi permettre aux producteurs de faire des affaires…