Le nickel a atteint un prix record : la Nouvelle-Calédonie en est le cinquième producteur mondial

Ferronickel de type SLN 25 produit en Grèce et en Ukraine
Près de 30.000 dollars la tonne contre 9.000 au plus fort de la crise de 2016. Le nickel a atteint son plus haut niveau en 11 ans. A un tel prix, la rentabilité des usines de la Nouvelle-Calédonie est acquise. Booster la production métallurgique et minière du Territoire permettrait d'engranger des profits durables.

Les négociants et les industriels européens se préparent à des ruptures d'approvisionnement en provenance de Russie – le producteur Nornickel (Norilsk Nickel) est le numéro 2 mondial– à un moment où les stocks mondiaux ont déjà considérablement diminué.

Vive inquiétude

La City de Londres est de plus en plus inquiète, alors que le président russe Poutine "fait monter le cadran de la peur avec un bombardement survenu à proximité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe", a indiqué l’analyste Alastair Munro, de Marex.

Le marché du nickel est secoué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie alors que les grandes entreprises se retirent du pays. Par ailleurs,  les investisseurs se retirent des accords de financement et la menace de nouvelles sanctions dissuade les acheteurs.

Il devient également de plus en plus difficile de transporter les métaux industriels. Près de la moitié des porte-conteneurs du monde n'iront plus en Russie, ont annoncé les grandes compagnies maritimes.

Pour compliquer encore un peu plus la situation, l’une des 4 usines européennes de ferronickel pour l’acier inoxydable, située en Ukraine, a interrompu ses livraisons depuis le 28 février.

Flambée des primes sur le nickel

L'approvisionnement est particulièrement tendu en Europe, où la flambée des prix de l'électricité a aussi contraint les sidérurgistes de l’inox, à teneur en nickel, à réduire leur production.

La flambée des primes à la Bourse des métaux de Londres a incité les négociants à importer du métal depuis les entrepôts du LME de Port Klang et de Johor en Malaisie avant même que la guerre n'éclate. "Vous sortez le russe Nornickel, un grand fournisseur dans un marché déjà serré", a déclaré Geordie Wilkes, responsable de la recherche chez Sucden Financial Ltd.

"Nous étions optimistes sur le nickel avant le conflit. Maintenant, nous voyons de nouveaux gains à court terme. Les expéditions de Nornickel (10% de la production mondiale ndlr) n'ont pas encore été significativement perturbées et les échanges financiers se poursuivent mais de façon plus compliquée, a indiqué un autre analyste londonien, sous couvert d’anonymat.

Certains armateurs ont refusé de transporter le nickel du producteur russe. D’autres continuent à le faire, mais jusqu’à quand ?

LME Nickel 04/032022 à 12:55 GMT : 29.270 dollars/tonne +8,71 % 

Hausse du métal sur cinq jours +20 %