Le nickel de Nouvelle-Calédonie, un "sujet important" pour la France et l'Europe, selon le délégué interministériel

La SLN, usine de nickel de Doniambo en Nouvelle-Calédonie
Le délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques, Benjamin Gallezot, a estimé que la restauration de la compétitivité du nickel en Nouvelle-Calédonie constituait un "sujet important" alors que le secteur est en pleine crise dans l'archipel.

Alors que la France tente de sauver de l'enlisement un "pacte nickel", plan de redressement d'une filière en crise sur l'archipel, M. Gallezot, le délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques dont la mission dépend de Matignon, y voit une proposition "de nature à permettre de consolider cette industrie, à la faire évoluer." Il a estimé lors d'une rencontre avec la presse économique que l'industrie du nickel de Nouvelle-Calédonie et la restauration de sa compétitivité constituaient un "sujet important pour la France et l'Europe".

Des efforts à partager estime le délégué

Les élus du Congrès de l'archipel ont acté le 18 avril la création d'une commission pour renégocier le "pacte nickel", malgré l'appel du ministre de l'Économie Bruno Le Maire à le signer "tel quel". Rappelant que l'industrie néocalédonienne du nickel est actuellement surtout tournée vers le nickel métallurgique et vers l'Asie, M. Gallezot a souligné que la stratégie du gouvernement vise à terme à "réorienter progressivement" cette industrie "vers l'approvisionnement de l'Europe et en particulier pour la filière batteries". Le secteur est en crise et les trois usines métallurgiques de l'archipel calédonien, dont le nickel est la principale ressource, enregistrent des pertes record.

Le "pacte nickel" présenté par Bercy, s'il comporte plusieurs centaines de millions d'euros de subventions de l'État, nécessite aussi un soutien financier important de la collectivité calédonienne aux finances exsangues, ainsi que des mesures fiscales et des réformes du code minier. Il comporte notamment des subventions de l'État au prix de l'énergie à hauteur de 200 millions d'euros par an et d'autres aides pour moderniser et décarboner la production électrique calédonienne." C'est un effort de l'État, mais c'est aussi un effort du territoire", a indiqué M. Gallezot, qui a souligné que "l'État a fait beaucoup pour soutenir au cours des dernières années ces différentes usines, en tout cas pour s'assurer qu'elles puissent perdurer".