Le nickel flambe sur fond de conflit en Ukraine : produire plus, le défi de la Nouvelle-Calédonie

Conteneur de ferronickel calédonien (SLN-Eramet) pour l'acier inoxydable chez Aperam en Belgique
La Bourse des métaux de Londres (LME) poursuit son envolée des cours du nickel, alors que la tonne de métal a franchi le seuil des 26.500 dollars, un plus haut depuis 2007. Le monde a peur de manquer de nickel, le principal métal de la transition énergétique.

A un cours aussi élevé, les trois usines de Nouvelle-Calédonie sont largement rentables, leur défi consiste désormais à produire suffisamment pour alimenter la demande mondiale. Les grands aciéristes européens de l'inox et les fabricants de batterie sont de gros consommateurs des alliages (SLN et KNS) ou des produits intermédiaires (Prony Resources) calédoniens. En 2022, la production métallurgique et chimique des trois usines doit monter en puissance, elle devrait dépasser les 100.000 tonnes de métal.

Le cours du nickel progresse de 52% sur un an et de plus de 100% sur trois ans. La pression monte à Londres, les analystes et les négociants craignent que les sanctions occidentales qui frappent la Russie n’affectent les approvisionnements en nickel, dont l’entreprisse russe Nornickel (Norilsk Nickel) est le second producteur mondial.

Les livraisons du géant sibérien sont compromises par la coupure de sept banques russes au système de paiement international Swift.

Des inquiétudes qui pèsent aussi sur les fabricants européens de batteries électriques, ils dépendent en partie des livraisons de Nornickel.

L’intensification des attaques de l’armée russes contre les grandes villes ukrainiennes et l’interruption des exportations du producteur Solway depuis son usine de ferronickel locale ((Pobuz’kyy ferronickel) ont aussi contribué à propulser le métal au plus haut depuis 2007.