Le musée Dreyfus sera installé dans l’une des dépendances de la maison d'Émile Zola, à Médan, dans les Yvelines. Un choix symbolique, puisqu'en 1898, l'écrivain publie J'accuse...! dans le journal l'Aurore. Le texte dénonce la machination judiciaire dont le capitaine Dreyfus, officier français d’origine juive, a été victime.
Le 15 octobre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est arrêté. Accusé de trahison, il est condamné à la déportation perpétuelle au bagne, en Guyane. C'est le premier déporté politique à ne pas être envoyé en Nouvelle-Calédonie. Transféré début 1895 sur l'île du Diable, il y restera plus de quatre ans.
L’engagement d'Émile Zola marque le début de "l’affaire" Dreyfus, qui divisera profondément la société entre dreyfusards et anti-dreyfusards. Près de 130 ans plus tard, ce mardi 26 octobre, le président de la République Emmanuel Macron est attendu dans le premier musée consacré à ce pan de l'Histoire de France.
Un public principalement scolaire
Plus de 500 documents (objets, manuscrits, photographies, chansons, projections lumineuses, brochures, affiches, tracts, etc.) seront présentés au public. L'établissement recevra principalement des scolaires pour traiter des questions de "l'antisémitisme, du racisme et de l'exclusion, du fonctionnement de la justice, du rôle des médias et des réseaux sociaux, de la place des intellectuels en démocratie", a expliqué au Parisien Louis Gautier, président de l'association Maison Zola-Musée Dreyfus.
Alfred Dreyfus, l’homme, celui qui ne plie ni devant ses juges ni devant l’injure, l’officier courageux et intègre, le citoyen trahi et calomnié qui, en résistant aux machinations, sauva les Français du déshonneur, lui n’avait droit à aucun mémorial pour honorer son combat. C’est chose faite.
Ce n’est qu’en septembre 1899 que le président de la République d’alors, Émile Loubet, gracie Alfred Dreyfus. La justice ne reconnaitra son innocence qu’en 1906.
Regardez ce reportage sur la détention du capitaine Dreyfus au bagne, diffusé dans l'hebdo de RFO en 1998 :