C’est l’un des plus vieux texte écrit en Français au 11e siècle, un récit épique.
Composé de quatre parties, la Chanson de Roland raconte dans l’une d’elle, la bataille de Roncevaux et la mort de Roland, le neveux de Charlemagne.
En revenant de Saragosse en Espagne, où l’armée de Charlemagne a livré bataille, l'arrière-garde, commandée par Roland, est attaquée en traversant les Pyrénées.
Écrit en Anglo-Normand en décasyllabes, c’est-à-dire en vers de dix syllabes, le texte a été retraduit par Jean Lambert-Wild et Marc Goldberg afin de le rendre plus accessible, mais aussi pour retrouver la musique du texte d’origine. Un travail pour "aborder les choses différemment", que l'artiste réunionnais raconte dans ses carnets de bord.
Avec Marc Goldberg on s’est aperçu qu’en fait ce texte était de moins en moins connu car on ne respectait plus une chose très importante dans le texte, le décasyllabe. Nous l’avons retraduit, respectant le décasyllabe, ce qui fait que la langue retrouve tout son chanté. Comme c’est du vieux Français je l’ai mâtiné d’un peu de créole, pour trouver parfois la correction des pieds, en utilisant des mots créole.
Le spectacle mêle théâtre et cirque
Sur scène, près d’une petite baraque de cirque, Turold, l’écuyer de Roland, entreprend de nous conter la bataille de Roncevaux, aidé en cela par Vincent Desprez, Aimée Lambert-Wild, et leurs animaux, deux poules et une ânesse, Chipie de Brocéliande, qui réalise une prestation très remarquée notamment lors d’une partie de cartes.
Turold est interprété par Jean Lambert-Wild et son personnage de clown blanc créé il y a une vingtaine d’année, "Gramblanc".
Gramblanc, je pense que c’est une sorte de fantôme qui m’habite et dans lequel il y a peut-être des saveurs créoles toutes particulières. Le nom de mon clown m’a d’ailleurs été donné par une amie de la Réunion que je n’avais pas vue depuis longtemps et lorsqu’elle m’a demandé ce que je devenais et que je lui ai dit que j’étais clown, elle était un peu déçue et elle m’a répondu : Ah mais tu es un clown Gramblanc !
Avec son spectacle, son univers et sa mise en scène, Jean Lambert-Wild nous transporte dans la chanson de geste du moyen-âge et aux origines de la littérature Française.
La beauté des clowns blancs c’est qu’ils peuvent tout interpréter, et d’autant plus ce texte-là qui était à l’origine joué par les jongleurs et les troubadours qui sont les ancêtres des clowns blancs. Il y a à la fois l’élégance du geste, de la chanson de geste, mais aussi l’élégance que l’on doit avoir dans sa diction pour faire entendre le texte et le faire vivre.
"La Chanson de Roland", un spectacle de Jean Lambert-wild, Lorenzo Malaguerra, Marc Goldberg, à découvrir jusqu'au 19 juin au théâtre de la Tempête à Paris.
Le reportage de Denis Rousseau-Kaplan :