Le "scandale" du centre hospitalier de Trinité, en Martinique, s'invite à l'Assemblée nationale

Grève au centre hospitalier de Trinité, en 2018. La sécurité demeure d'actualité pour les syndicats.
Le député de Martinique Jean-Philippe Nilor a interrogé le gouvernement à l'Assemblée nationale sur "le scandale" du centre hospitalier de Trinité. Sa recontruction a été décidée au début des années 2000, mais c'est toujours "un projet qui n'existe qu'au stade d'ébauche" répond le gouvernement. 
"Bâtiments dégradés, ne respectant aucune norme parasismique, étages entiers livrés aux chauve-souris, aux rats, équipements obsolètes, conditions d'accueils indignes d'un pays dit développé" : le député (GDR) de Martinique Jean-Philippe Nilor a interpellé le gouvernement, mardi 20 octobre à l'Assemblée sur ce qu'il appelle "le scandale du centre du centre hospitalier de Trinité". Il s'interroge sur les travaux de reconstruction de cet hôpital qui concerne le quart de la population martiniquaise qui habite dans le nord-Atlantique.

"Depuis 2002, la recontsruction de l'hôpital a été voté. En 2009, l'Etat s'est engagé fermement à sa réalisation avec une prise en charge de 80% pour un montant de 65 millions d'euros", a expliqué le député. "Après 18 ans d'attente, la première pierre n'a toujours pas été posée. Qui bloque ce dossier ?", interroge le député qui pose la question : "Quand débuteront enfin les travaux de recontruction ?"

La réponse du gouvernement

En l'absence du ministre de la Santé, c'est Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, qui a répondu à la question de Jean-Philippe Nilor. "La reconstruction a été présentée au début des années 2000 comme un investissement prioritaire et indispensable. (...) en 2011, des questions se sont posées sur la soutenabilité financière, la lisibilité, la transparence du projet, l'établissement ne communiquant pas sur ces perspectives. Malgré deux décennies d'alerte, nous constatons que ce projet n'existe qu'au stade d'ébauche. L'ARS a déjà donné des consignes au directeur général du centre hospitalier pour qu'il constitue le dossier complet et structuré (...) L'ARS a instauré cette année un comité de pilotage mensuel de suivi d'investissement (...) Beaucoup l'ont pensé, mais peu l'ont fait, et nous allons le faire". 

Jean-Philippe Nilor "effaré"

En réponse à la ministre, le député de Martinique s'est dit "effaré" d'apprendre qu'il n'y a pas de dossier. "Si vous rejetez la responsabilité sur la direction de l'établissement, il y a longtemps que cette direction aurait du être sanctionnée ou relevée pour faire avancer les choses", a conclu Jean-Philippe Nilor.