La découverte mercredi du corps du jeune Réunionnais, Antoine Dupont, 15 ans, dans un canal, a suscité une très vive émotion, mais aussi une profonde colère des habitants de Gonnehem, dans le Pas-de-Calais. Le beau-père de l'adolescent qui a avoué mardi le crime n'a jamais rien laissé paraître.
Dany, lui, affirme avoir eu souvent des doutes sur le beau-père d'Antoine : "Plusieurs fois, j'ai eu envie de le coincer dans un coin, persuadé qu'il aurait vite craqué si c'était lui. J'ai eu peur de me tromper alors je ne l'ai pas fait. Je me suis confié à ses frères et à ses soeurs qui ne me contredisaient pas."
Ce que l'on sait sur sa disparition
Antoine n'avait plus donné signe de vie depuis le 28 janvier 2015. Aucune trace, aucun signe de vie, Antoine demeure introuvable. Quand sa maman rentre du travail vers 19 h, il n’est toujours pas là et ne répond pas aux appels, lui qui prévient toujours s’il reste chez un copain. Le lendemain midi, les gendarmes sont alertés, les recherches débutent…Maître-chiens, hélicoptères, plongeurs ont ratissé la campagne, sans succès.
Le beau-père d'Antoine s'est beaucoup investi dans les recherches, ne négligeant pas non plus des interventions dans les médias. Le Beau-père avait également accordé une interview à nos confrères de France 3. Il ne laissait rien paraître de son implication dans la mort d'Antoine. Regardez:
L'enquête était au point mort jusqu'à ce que le parquet élargisse à "assassinat" les termes de l'enquête, permettant de la reprendre à zéro et d'effectuer des gardes à vue de longue durée. "Nous avons alors commencé avec la personne qui l'avait vu pour la dernière fois en vie, son beau-père. Tard dans la soirée de mardi, il a effectué des aveux complets, en présence de son avocat, avec des détails très précis sur la façon dont il avait tué le jeune", a expliqué à l'AFP le procureur de Béthune, Philippe Peyroux.
Des longues heures d'audition avant des aveux circonstanciés et précis. "Sur les indications" du meurtrier présumé, la bâche avec laquelle le corps a été transporté jusqu'au fleuve a été retrouvée, de même que "du fil de fer servant à attacher les parpaings". "On avait quelques soupçons mais on n'arrivait pas à les concrétiser", a précisé le procureur. Le père d'Antoine, joint au téléphone ce jeudi matin, est formel : il a indiqué rapidement aux gendarmes qu'il avait des soupçons sur Marc Demeulemeester. "Quelques jours après la disparition d'Antoine, Marc m'a dit : "Antoine a dû être assommé, mis dans une voiture, jeté quelque part. Ça m'a semblé bizarre qu'il évoque ce scénario. Je l'ai dit aux gendarmes mais j'ai l'impression qu'ils ne m'ont pas cru."
Ce que l'on sait sur les circonstances de la mort d'Antoine
Lors de sa garde à vue, le beau-père a expliqué aux gendarmes qu'il avait attendu que sa compagne parte au travail pour étrangler l'enfant dans son sommeil avec du fil de fer. Il aurait ensuite recouvert le corps d'une bâche et l'aurait lesté avec des parpaings pour empêcher que le corps ne remonte à la surface.
Selon le procureur de Béthune, il a même envoyé un courrier au président de la République dénonçant le manque de moyens supposé des gendarmes-enquêteurs. Le crime, précise le procureur, pourrait s'expliquer par le fait que les relations entre le beau-père et l'adolescent "n'étaient pas au beau fixe". Désormais placé sous mandat de dépôt, le beau-père, qui a tout avoué lors de sa garde à vue en début de semaine, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Regardez le reportage de nos confrères de France 3 Nord-Pas-de-Calais :