Après 18 mois de construction sur le chantier naval Armon à Vigo en Espagne, le Terevau Piti, 77m de long et 17m de large, va entamer sa longue traversée pour rejoindre la Polynésie. Dès le mois de mai, il assurera plusieurs fois par jour la liaison Papeete - Moorea.
Encore quelques jours et le Terevau Piti va quitter le chantier naval de Vigo en Espagne pour rejoindre la Polynésie où les Polynésiens sont impatients et curieux de découvrir ce nouveau ferry.
Sur le chantier naval Armon à Vigo, en Espagne, l'impatience est sans doute encore plus forte pour les marins polynésiens. "Je suis ici depuis le mois de décembre. J’ai vraiment hâte de partir et de pouvoir travailler avec ce bateau", affirme Raymond Teuru, le chef mécanicien.
Dans la salle des commandes, Manfred Fa Shin Chong, capitaine et PDG de la société Terevau Piti, mesure avec un brin d'émotion, le chemin accompli depuis la décision de lancer la construction de ce ferry : "Nous sommes partis d'un plan de travail avec l'architecte et maintenant, on peut le voir et le toucher, c’est plus que beau, c’est extraordinaire". Et le capitaine de nous entraîner dans ses souvenirs d'enfance comme pour mieux témoigner de sa passion pour la navigation.
C’est un rêve de petit garçon qui au début s’amusait avec un petit bateau dans un caniveau avec un fil, puis avec un bâton on faisait des va-et-vient, des petits huit, en faisant des combats de bateaux, et puis aujourd’hui c’est le bateau qui me fait des huit maintenant, c’est fort quoi.
Le ferry est sorti de l'immense hangar de la société Armon au mois de juin 2020. Les ouvriers ont d’abord assemblé la coque en acier et ensuite les superstructures en aluminium. Les deux derniers ponts ont été installés une fois le navire à flot. Les marins polynésiens sont arrivés à Vigo, certains depuis plusieurs mois, pour se familiariser avec leur nouvel outil de travail.
Le navire a effectué des essais concluants en mer et "là il est désormais fin prêt, d’ici quelques jours, il pourra prendre la mer tranquillement, c’est fabuleux", indique le capitaine.
650 Passagers, 110 voitures
Le navire, long de 77 mètres, pourra accueillir jusqu’à 650 passagers. À l’intérieur, le confort a été particulièrement soigné avec notamment un bar donnant sur l’extérieur du navire et à l’intérieur un service de restauration avec une véritable cuisine. Les salons proposent des fauteuils bien agencés, confortables et modulables, des prises électriques pour recharger son téléphone ou son ordinateur, un espace VIP sur le pont supérieur et une salle de soins avec du matériel de premier secours.
Dans ses entrailles, les 110 voitures de tourisme, mais aussi des camions et même des semi-remorques, entreront par une rampe située à l’arrière et ressortiront par une autre située à l’avant du navire. De quoi grandement faciliter l’embarquement et surtout le débarquement.
Un étage plus bas, la salle des machines est large, spacieuse et surtout moderne. "Les moteurs sont connus pour être parmi les meilleurs. Ils sont légers et plus faciles à travailler", confie Raymond Teuru. Le navire pourra ainsi atteindre une vitesse de croisière de 16 nœuds et prévoit de réaliser 4 à 5 rotations par jour pour relier Papeete à Moorea. Une première desserte qui pourrait en appeler d’autres. La compagnie prévoit en effet de relier depuis Tahiti les Iles sous le Vent, notamment lors des vacances scolaires.
Regardez le reportage à Vigo en Espagne de Pierre Lacombe et Nordine Bensmail :
Trente-cinq jours pour rejoindre la Polynésie
Dix marins accompagneront le navire jusqu'en Polynésie. Parmi eux, six polynésiens. Le bateau traversera l'Atlantique et effectuera un seul arrêt, au canal de Panama, pour remplir les réservoirs qui contiennent environ 230 000 litres de fuel. Il poursuivra ensuite sa route vers la Polynésie où de nombreux polynésiens l'accueilleront sur les quais de Papeete.