Législatives Outre-mer : des femmes, des néophytes, et un grand pluralisme politique [DATA]

Les électeurs ultramarins envoient à l'Assemblée nationale 27 députés. Le scrutin Outre-mer est marqué par un largement renouvellement (15 néophytes sur 27), davantage de femmes (12) et une variété politique. LREM ne peut revendiquer que six sièges Outre-mer alors que LR progresse. Explications.  

Quinze députés néophytes

C'est le fait marquant de ces législatives 2017 dans les Outre-mer : sur les 27 députés ultramarins qui siègeront désormais à l'Assemblée nationale, 15 sont des néophytes, soit un renouvellement de 55% (c'est toutefois moins qu'au niveau national puisque sur les 577 députés élus dimanche 18 juin, 75% siègeront pour la première fois). Parmi eux, celui qui sera sans doute le benjamin de cette Assemblée, Lénaïck Adam, 25 ans, élu dans la deuxième circonscription de Guyane. 

Cas particulier, celui de la députée socialiste de la quatrième circonscription de Guadeloupe : elle était suppléante de Victorin Lurel en 2012. Celui-ci étant entrée au gouvernement comme ministre des Outre-mer jusqu'en 2014, elle a donc siégé deux ans à l'Assemblée nationale. Mais c'est la première fois qu'elle est élue sur son nom. Parmi les deux élus de Mayotte, notez le retour de Mansour Kamardine (LR) qui revient à l'Assemblée nationale après avoir été député entre 2002 et 2007.

La députée des Outre-mer la plus ancienne est la Réunionnaise Huguette Bello, élue depuis 1997. Elle entame donc son cinquième mandat. 
 

Place aux femmes

Parmi les 27 députés des Outre-mer, douze sont des femmes, soit 44% (au niveau national, c'est 38,6%). En Martinique, pour la première fois, une femme-députée est élue, Josette Manin. A Mayotte également, avec l'élection de Ramlati Ali. A La Réunion, sur les sept circonscriptions, on dénombre quatre femmes députées.

La parité n'est en revanche pas respectée en Guyane, Nouvelle-Calédonie, et  Wallis et Futuna qui ne comptent que des députés masculins.



Etiquettes politiques : Pas de majorité pour LREM

Contrairement à l'hexagone, les Outre-mer n'ont pas vu déferler de vague "La République En Marche". Deux candidats investis par le mouvement d'Emmanuel Macron sont élus : Olivier Serva en Guadeloupe et Lenaïck Adam en Guyane. Plusieurs autres élus se revendiquent "majorité présidentielle", comme Annick Girardin (SPM), Maina Sage et Nicole Sanquer (Polynésie), ou encore Thierry Robert (Modem, La Réunion). L'ex-ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, investie par le Parti Socialiste, est considérée comme "Macron-compatible". En revanche, LREM essuie plusieurs défaites lors du second tour, notamment en Guadeloupe (défaite de Diana Perran) ou à La Réunion (Monique Orphé battue). 

L'un des partis qui progresse lors de ces législatives Outre-mer est incontestablement "Les Républicains". LR dispose désormais de sept députés ultramarins à l'Assemblée nationale. Dans la précédente assemblée, six députés ultramarins étaient dans les groupes LR ou UDI.  


L'un des faits marquants du scrutin est le basculement à droite de La Réunion : l'île compte trois élus LR, deux divers gauche, une socialiste et un Modem. Après les législatives de 2012, La Réunion comptait cinq députés socialistes, une divers gauche et un Modem. 


Forte abstention

Comme lors du premier tour de ces législatives, le second tour a été marqué Outre-mer par une très forte abstention, 61,7% en moyenne, contre 56% au niveau national. Une exception : Saint-Pierre et Miquelon ou plus de trois électeurs sur quatre se sont rendus aux urnes.