Joint par La1ere.fr, Léopold Jacquens explique :
Je suis régulièrement poursuivi par la justice depuis 2012, parce que j'ai accepté de fournir une attestation d'hébergement à une femme, sans-papiers congolaise, afin qu'elle puisse monter son dossier pour être régularisée.
-Léopold Jacquens
Saga judiciaire
Les ennuis judiciaires n'ont pas tardé : la Police aux frontières effectue un contrôle à son domicile en 2013. Le Martiniquais est condamné en première instance à 500 euros d'amende pour "fausse attestation". Avec son avocat, il fait appel et il est relaxé par la cour d'appel de Rouen qui estime que, s'il y a bien une infraction, le militant associatif a agi "pour préserver les intérêts physiques d'une personne". #Justice Fausses attestations d’#hébergement au #Havre : Léopold Jacquens jugé une troisième fois en appel https://t.co/sFpKXhKCiA
— Suzelle Gaube (@Laventuriere) 4 juin 2018
"Délinquant solidaire"
Mais le parquet se pourvoit en cassation et gagne. Léopold Jacquens, retraité de chez Renault est rejugé en appel. Nouvelle relaxe (voir par ici le reportage de France 3 Normandie) et nouveau pourvoi en cassation du parquet. Cette fois encore, la cour de cassation annule le jugement. Le nouveau procès se déroulait donc le 4 juin 2018 devant la cour d'appel d'Amiens. "Je pense que c'est pour faire peur aux gens. Pour leur dire 'si vous aidez les immigrés, voilà ce que cela vous coûte'. Il ne doit pas se passer grand-chose en France pour que la justice s'occupe de 'délinquants solidaires' comme nous", explique Léopold Jacquens."Faire un exemple" ?
Des poursuites "pour faire un exemple", a tonné son avocat Antoine Mary, réclamant la relaxe. "Si nous n'avions pas rempli cette attestation, nous aurions pu être poursuivis pour non-assistance à personne en danger", a-t-il ajouté, eu égard selon lui à la maladie de cette migrante et aux menaces pesant sur elle dans son pays."Personne ne remet en cause les intentions louables de M. Jacquens, mais il n'y a pas de débat sur le fait que l'attestation d'hébergement est fausse", a déclaré de son côté l'avocate générale.
Soutien des associations
Léopold Jacquens était soutenu devant le tribunal par près de 70 personnes mobilisées pour dénoncer un "délit de solidarité", dont des membres de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), du mouvement Ensemble et de Réseau éducation sans frontières(RESF).
Soutien à Léopold JACQUENS au Tribunal d’Amiens, la solidarité n’est pas un délit ! #Acharnement pic.twitter.com/i5QUXJSexY
— Thomas HUTIN Amiens (@thhutin) 4 juin 2018
Oui, c'est une forme d'acharnement faite à mon encontre. Mais si c'était à refaire je le referais. La ressortissante congolaise que j'ai aidée a vu la mort de près. Je ne pouvais pas laisser quelqu'un dans une telle situation de précarité. Le comble, c'est qu'aujourd'hui sa situation est régularisée.
- Léopold Jacquens