Les compagnies aériennes s'inquiètent de la flambée des prix pour les liaisons Outre-mer

Un avion à basse altitude.
La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers tenait jeudi 20 avril une conférence de presse pour dresser le bilan de l’année écoulée et annoncer les perspectives pour l’été 2023. L’organisation représentative du secteur aérien indique que les prix des billets au départ des départements d’Outre-mer ont augmenté de 9 % en 2022, par rapport à 2017.

Ce n’est pas une nouveauté : les prix des billets d’avion ne cessent d'augmenter depuis la reprise du trafic aérien post-Covid. En un an, les prix ont augmenté de 24 % en moyenne (toutes destinations confondues). Les Ultramarins sont les plus touchés par cette flambée des prix. Sur les 12 derniers mois, les tarifs des vols au départ des territoires d’Outre-mer ont augmenté de plus de 9 % par rapport à l’année 2017, indique la Fnam. Selon les derniers chiffres de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) publiés le 15 avril, les prix ont même flambé (+40 %) pour les liaisons Hexagone/Outre-mer entre mars 2022 et mars 2023. "Quand on vit dans les DROM, le transport aérien n’est pas un produit de luxe, mais un produit de première nécessité", avance Pascal de Izaguirre, président de la Fnam et de Corsair. 

Nous, il est certain que nous faisons des efforts pour que les tarifs restent accessibles pour les Ultramarins. Maintenant, on ne peut pas aller au-delà, c’est aux collectivités territoriales et aux autorités publiques d’agir.

Pascal de Izaguirre, président la Fnam et de Corsair

Se pose alors la question de la continuité territoriale. En Corse, le prix des billets d’avion est encadré avec des tarifs préférentiels pour les résidents. Quid des Ultramarins ? Dans un rapport publié par le Sénat le mois dernier, le dispositif mis en place par l'État est jugé dysfonctionnel et inadapté.

La hausse des prix devrait se poursuivre

Pour Marc Rochet, président d’Air Caraïbes et de French Bee, la question de la continuité territoriale pour les Outre-mer est légitime, d’autant plus que l’Union européenne accorde des aides pour les Corses. Mais sa mise en pratique pour les DROM soulève plusieurs interrogations : "Il est clair que l’État ne pourra pas tout assumer. Alors comment fait-on ? Qui aura droit à ces aides ? Quand ? Et vers quelles destinations ? Après, comment sera-t-elle mise en place pour son utilisation dans les compagnies aériennes ? Il faut se mettre au travail, car il y a une vraie question pour aider les populations à se désenclaver", dit-il au micro d’Outre-Mer La 1ère.

Comment expliquer cette hausse ? Plusieurs raisons sont avancées par Marc Rochet. "Il y a eu le Covid. Puis le prix des carburants a augmenté. Il y a les maintenances, mais aussi les pressions sociales avec les grèves des personnels au sol. Tout ça fait qu’il y a un ensemble de facteurs qui pèsent sur le secteur aérien et les passagers sont les premiers impactés."