Les députés réunionnais du GRD ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale

Assemblée Nationale
Ils sont trois, Karine Lebon, Emeline K/Bidi et Frédéric Maillot à être arrivés au palais Bourbon, pour siéger dans le groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine (communiste). Au programme, des formalités administratives, mais surtout la volonté de représenter et de défendre leur territoire.

"C’est décidé, nous pouvons le dire, nous allons siéger au groupe GDR, qui est le groupe dans lequel je siégeais déjà lors de la précédente législature. Donc là, j’ai emmené mon collègue Frédéric Maillot et ma collègue Emeline K/Bidi", se félicite Karine Lebon, députée de la deuxième circonscription de La Réunion.

Le but de rejoindre ce groupe pour les trois élus ? Pouvoir se faire entendre. Pour Emeline K/Bidi, "il y a beaucoup de chantiers, de projets loi à défendre. La première urgence à La Réunion est évidemment sociale. (…) Avec le groupe GDR, j’aurais à cœur de proposer un certain nombre de loi pour redonner du pouvoir d’achat aux Réunionnais et revaloriser les salaires et les retraites." Un groupe parlementaire est essentiel pour pouvoir faire entendre sa voix et proposer des lois au sein de l’hémicycle.

Emeline K/Bini interviewé par la 1ère.

"Maintenant, on mesure le combat qu’il y a à mener face à cette politique que les Réunionnais ont refusé en masse, donc il faut se mettre au travail".

Frédéric Maillot

Des chantiers et des formalités

Qui dit nouvelle législature, dit aussi administration ! Un passage obligé pour tous les élus du palais Bourbon, qu’ils soient nouveaux ou non. "Nous sommes tous allés à l’Assemblée nationale pour commencer les formalités, récupérer la fameuse mallette parlementaire", raconte la députée de la 4e circonscription de La Réunion, Emeline K/Bidi, avant d’ajouter : "et puis, on voit un certain nombre de bureaux où on nous explique le fonctionnement qui va nous permettre d’exercer nos missions dans les meilleures conditions pour le mandat à venir".

"On sait très bien que le logement à La Réunion, c’est un problème, avec encore plus d’importance peut-être que dans l’Hexagone, puisque nous, les Outre-mer, nous sommes comme une loupe sur tous les dysfonctionnements que peut connaître l’Hexagone."

Karine Lebon

Des missions, il y en aura beaucoup pour les trois députés du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine. Néanmoins, il y a des priorités comme le détaille Frédéric Maillot, nouvel élu de la 6e circonscription de La Réunion : "Il y a le questionnement autour du pouvoir d’achat, que moi je préfère appeler "pourvoir de vivre", mais c’est aussi Karine (Lebon) et moi qui apportons une importance capitale pour lutter contre les violences intrafamiliales".

Karine Lebon et Frédéric Maillot à l'Assemblée nationale.

Certains sujets qui n’ont pas été au bout lors de la précédente législature seront remis sur table, notamment par Karine Lebon : "Je pense qu’il y a un sujet, particulièrement sur lequel on s’est battu, (…), c’est la déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Vous savez, le gouvernement a refusé lors de la précédente législature de le faire, malgré différentes propositions émanant de différents groupes. Aujourd’hui, les choses sont différentes, nous pouvons avoir gain de cause, et ça, c’est un espoir immense qui se lève pour l’inclusion et la reconnaissance de l’égalité pour toutes et tous."

La ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, cible des députés

Le bruit qui court depuis plusieurs jours sur la possible candidature de la ministre des Outre-mer pour la présidence de l’Assemblée nationale fait bondir les députés réunionnais du GDR. "Personnellement, je trouve qu’elle n’est pas très représentative des Outre-mer et nous avons, au sein des différents Outre-mer, je pense, des personnes qui sont tout  à fait compétentes et représentatives pour occuper ce poste", explique Emeline K/Bidi.

C’est une Karine Lebon offensive qui condamne également cette possibilité : "J’ai publié un communiqué suite à sa nomination, en disant que j’étais outré que ce soit quelqu’un qui ne connaisse rien aux territoires qui soit nommé ministre des Outre-mer, et que je savais, par voie de presse évidemment, qu’elle briguait la présidence de l’Assemblée nationale face à Richard Ferrand, qui n’a pas été réélu, donc la voie se dégage, et que je dénonçais le fait que le ministère des Outre-mer puisse être vu comme un lot de consolation, nous ne sommes pas un lot de consolation."

(Le soir de cette interview, nous avons appris la candidature officielle de Yaël Braun-Pivet au perchoir de l’Assemblée nationale.)