Les élections régionales et départementales se tiendront les 13 et 20 juin prochains, a indiqué mardi Marlène Schiappa devant l'Assemblée nationale qui a adopté à l'unanimité le projet de loi de report de ces scrutins qui devaient initialement se tenir en mars.
"Le décret de convocation des électeurs sera pris dès la promulgation de la loi" et "ce décret proposera d'organiser les scrutins les 13 et 20 juin prochains", a déclaré la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Mardi 9 février au soir, les députés ont donné leur feu vert en première lecture à ce projet de loi de report au mois de juin, présenté en raison de l'épidémie de coronavirus et déjà validé par le Sénat. Le vote a été acquis par 139 voix pour et 7 abstentions, dont celles des insoumis, "dubitatifs" quant à la possibilité de faire campagne sous état d'urgence sanitaire.
Pourquoi ce report ?
Le report de ces élections avait été préconisé dans un rapport commandé à Jean-Louis Debré et rendu le 13 novembre par l'ancien président du Conseil constitutionnel, qui y voyait "une option raisonnable" pour des raisons sanitaires, juridiques et politiques. Il est prévu au plus tard pour le 1er avril un rapport du gouvernement au Parlement "sur l'état de l'épidémie de Covid-19 et sur les risques sanitaires attachés à la tenue du scrutin et de la campagne électorale précédant celui-ci".
Marlène Schiappa a souligné que seule une loi pourrait prévoir un éventuel nouveau report des élections. "Le gouvernement fait tout" pour la tenue des scrutins en juin, a-t-elle insisté, alors que plusieurs députés d'opposition ont dit leurs doutes sur les intentions de l'exécutif.
"La date du non-retour"
"Nous serons vigilants" car "juin, c'est la date de non-retour" du fait ensuite de la course à la présidentielle et des législatives, a ainsi déclaré Paul Molac (Libertés et territoires), à l'unisson de plusieurs élus de la droite comme de la gauche. Pour faciliter l'exercice du droit de vote, chaque électeur pourra disposer de deux procurations, contre une seule habituellement. Cette facilité avait été utilisée pour le second tour, reporté, des élections municipales en juin dernier et Mme Schiappa a soutenu cette possibilité à nouveau dans la mesure où elle est "strictement limitée" aux scrutins de juin.
Le texte prévoit en outre un allongement de la durée de la campagne officielle à 19 jours au lieu de 12, avant le premier tour, afin de faciliter l'accès des électeurs à la propagande électorale. Les députés ont aussi autorisé la mise en place d'un numéro d'appel gratuit, à l'initiative des candidats, pour permettre aux électeurs de se renseigner sur leurs programmes. Pour favoriser les temps de débats, il n'y aura pas de "clips de campagne" sur les chaînes de radio et de télévision du service public, contrairement à ce qu'avait souhaité la chambre haute.
Députés et sénateurs se réuniront jeudi pour tenter de parvenir à un accord sur ce texte, qui doit être rapidement adopté définitivement.