Les Pétrels de la Réunion [Planète Outre-mer]

On trouve à la Réunion deux espèces endémiques de Pétrel : le Pétrel de Barau et le Pétrel noir de Bourbon. Pour leur reproduction, ces oiseaux marins viennent nicher quelques mois par an dans les hautes montagnes de l’île, dans des endroits très difficiles d’accès.
Le Pétrel de Barau niche entre 2000 et 3000 mètres d’altitude, c’est la plus commune des deux espèces de la Réunion. La seconde espèce endémique, le Pétrel noir de Bourbon est quant à lui extrêmement rare. C'est l'une des espèces d'oiseau marin les plus menacées : il n'en resterait que quelques couples.
Il a fallu attendre novembre 2016 pour que des responsables du programme Life + Pétrel découvrent deux colonies dans le Sud de l’île, des colonies très difficiles d’accès et pourtant fréquentées par des prédateurs. Des traces de rats ont été rapidement identifiées sur des oeufs et des cadavres de poussins. Des caméras ont été posées pour observer de près la colonie et une dératisation a été réalisée.

A la fin de l’été austral, au mois de février – mars, les Pétrels partent en mer pour faire une migration qui les mène quasiment jusqu'aux côtes australienne, au centre et à l’Est de l’Océan indien. Fin août, début septembre, ils reviennent à la Réunion pour nicher. Les Pétrels n’ont besoin de la terre que pour se reproduire et pendant leur cinq premières années, les jeunes Pétrels ne quittent pas la mer. 

Grâce à la technologie, les chercheurs peuvent désormais connaître la migration réalisée chaque année par les Pétrels. Balise argos, GPS ou GLS (géolocateur) se sont miniaturisés au point où on peut les fixer sur le dos ou à la patte d’un oiseau et ainsi enregistrer les données de son vol. 

A la Réunion, depuis la fin des années 1990, la pollution lumineuse provoque de très nombreux échouages de Pétrels. Ces oiseaux nocturnes ne trouvent plus leur chemin vers la mer car la lumière perturbent leurs repères et au lieu de partir vers le large, il tombe au pied des lampadaires. En 1996, en une nuit, plus de 200 Pétrels ont été récupérés.
Pour tenter de sauver ces oiseaux endémiques de l’île, tout un réseau de sauvetage s’est alors mis en place sur l’ensemble du territoire. La SEOR, la Société d’étude ornithologique de la Réunion, gère entre 2600 et 3000 oiseaux chaque année. 
Certaines communes, n'hésitent pas à diminuer voire même éteindre leur éclairage public. La mairie de Cilaos va même jusqu'à adopter un arrêté municipal d'extinction pour éviter les échouages massifs de Pétrels en période de migration. La SEOR souhaiterait que les communes des hauts comme du littoral se concertent pour la mise en place de corridor noir c'est à dire de zones sans éclairages publics afin de permettre aux oiseaux de quitter leur colonies dans les montagnes pour descendre jusqu'à la mer sans risquer d'être perturber par la pollution lumineuse.