De retour en Guadeloupe depuis trois ans, l’ex-basketteur Lesly Bengaber demeure hyper-actif. L’ancien pro forme les jeunes talents. Tout en continuant à briller au sein de l’équipe première du Ban-e-Lot. À 40 ans passés.
Un gentil psychopathe. Lesly Bengaber se définit ainsi. Pas d’inquiétude pour autant. Bengaber, l’ancien pro voit bien Lesly, le nouveau formateur comme un gentil psychopathe mais précise : "Avec les jeunes, j’essaie d’apporter d’emblée l’exigence du haut-niveau. Je suis exigeant tout en étant également très proche de mes joueurs. Presqu'une relation père / fils. Ils savent qu’ils peuvent venir me voir dès qu’ils le souhaitent."
Depuis trois ans maintenant, Lesly Bengaber est de retour chez lui en Guadeloupe. Le gentil psychopathe veut transmettre tout ce qu’il a appris aux nouvelles générations. Les jeunes du Ban-e-Lot sont ravis de cet apport. "Et pourtant, je gueule beaucoup, s’amuse Lesly. Mais jamais pour les critiquer. Juste pour les pousser à ce qu’ils expriment leur potentiel. Et ça m’apprend aussi à me canaliser."
La saison prochaine, l’ancien joueur professionnel aura la charge des U13. Comprenez les moins de treize ans. "C’est à cet âge-là qu’on décèle les potentiels," confirme le Guadeloupéen. Parmi ces jeunes, certains intégreront ensuite un centre de formation dans l’Hexagone. D’autres n’auront pas cette chance. Mais tous partagent le même rêve : percer un jour en NBA, le prestigieux championnat professionnel américain. "C’est un peu le drame du basket français : la NBA a plus de visibilité médiatique que la Jeep Elite (ex-Pro-A). Nos jeunes ne voient que le produit final avec toute la mise en scène qui l’accompagne. Ils pensent que c’est facile. Alors que cela représente un travail monstrueux. Sans compter le talent, l’entourage, le hasard et la chance nécessaires. Car tout peut s’arrêter très vite. J’ai pu faire 20 ans au plus haut niveau mais ce n’est pas donné à tout le monde."
Le coronavirus ayant interrompu le championnat 2019/2020, Lesly veut donc prolonger son aventure afin de soigner sa sortie. Le Ban-e-Lot demeure la seule équipe de Guadeloupe à compter d’anciens pros dans ses rangs. "C’est une bande de potes !" clame Lesly. Une bande de potes qui a les crocs. La saison prochaine, la formation vedette de Pointe-à-Pitre veut tout rafler : "Le titre de champion de Guadeloupe bien évidemment. Mais aussi une place en finale de la Coupe de France amateur à Bercy. Sans oublier le titre de champion de France de Nationale 3. Nous avons le potentiel pour y arriver. Ce serait une première aux Antilles."
Sans compter que les meilleurs quittent souvent la Guadeloupe à 14 ou 15 ans. Repérés par des centres de formation, ils partent faire le bonheur d’équipes de l’Hexagone. Le basket local se retrouve alors… tout nu : "Si les règlements officiels obligeaient chaque club de Guadeloupe à avoir deux joueurs de moins de 18 ans dans ses rangs, ce serait une belle avancée. Localement aussi, les jeunes auraient leur chance. Quitte à s’exiler plus tard. Comme j’ai pu le faire en 1999."
Puisque nous parlons d’exil, il n’est pas certain que Lesly Bengaber ait signé un retour définitif en Guadeloupe. Ce père comblé de quatre enfants (Loanne, Géhanne, Haydann et Elyssann) a encore des rêves plein la tête. Un rêve américain, pourquoi pas ? "J’ai des contacts là-bas. Ce pays m’attire énormément. J’y ai vécu une première expérience de six mois à Orlando en 2016. J’en conserve un souvenir ému." L’Oncle Sam donc ou l’Hexagone. "Travailler dans un centre de formation me comblerait, c’est vrai. Je pense donc que mes jours en Guadeloupe sont comptés. Un an. Peut-être deux. Même mes enfants me disent : quand repart-on ? Ils ont la bougeotte comme moi !"
Marina, l’épouse de Lesly est bien consciente que le définitif n’existe jamais dans l’univers de son mari. Il s'éclate aujourd’hui à s’occuper des jeunes du Ban-e-Lot. Mais demain ou après-demain, un énième déménagement se révélera inévitable. Surtout que la tribu Bengaber y a pris goût. Tel père, tels enfants.
Depuis trois ans maintenant, Lesly Bengaber est de retour chez lui en Guadeloupe. Le gentil psychopathe veut transmettre tout ce qu’il a appris aux nouvelles générations. Les jeunes du Ban-e-Lot sont ravis de cet apport. "Et pourtant, je gueule beaucoup, s’amuse Lesly. Mais jamais pour les critiquer. Juste pour les pousser à ce qu’ils expriment leur potentiel. Et ça m’apprend aussi à me canaliser."
La saison prochaine, l’ancien joueur professionnel aura la charge des U13. Comprenez les moins de treize ans. "C’est à cet âge-là qu’on décèle les potentiels," confirme le Guadeloupéen. Parmi ces jeunes, certains intégreront ensuite un centre de formation dans l’Hexagone. D’autres n’auront pas cette chance. Mais tous partagent le même rêve : percer un jour en NBA, le prestigieux championnat professionnel américain. "C’est un peu le drame du basket français : la NBA a plus de visibilité médiatique que la Jeep Elite (ex-Pro-A). Nos jeunes ne voient que le produit final avec toute la mise en scène qui l’accompagne. Ils pensent que c’est facile. Alors que cela représente un travail monstrueux. Sans compter le talent, l’entourage, le hasard et la chance nécessaires. Car tout peut s’arrêter très vite. J’ai pu faire 20 ans au plus haut niveau mais ce n’est pas donné à tout le monde."
Le Ban-e-Lot afin de boucler la boucle
Lesly Bengaber a débuté sa longue carrière au Ban-e-Lot. Normal. C’est le club familial. Son père Georges y a formé des pépites de renommée internationale. Jim Bilba s’est ainsi exprimé sous le maillot rouge et blanc avant de rejoindre Cholet à l’âge de 18 ans. Au même âge, Lesly a entamé son beau parcours dans l’élite. D’Ajaccio à Bondy en passant par Antibes, Nancy ou encore Clermont. Lorsqu’il en termine avec son aventure professionnelle, la page basket n’est pas refermée pour autant. Il a débuté au Ban-e-Lot. Il va terminer au Ban-e-Lot. À 38 ans, Lesly Bengaber retrouve les parquets de la Guadeloupe. Mais certainement pas en dilettante : "Je reste un compétiteur féroce. Ce n’est plus mon métier mais j’ai toujours envie de gagner. J'ai un bagage technique qui me permet de m’en sortir." Un bagage et tout de même quatre entraînements par semaine. Pas si mal pour des amateurs. Sans compter que le Guadeloupéen dispose aussi d’un staff personnel : "Je travaille individuellement avec Harry Méphon, un préparateur physique de talent qui se moque bien que j'aie passé les 40 ans. Sans oublier mon ostéopathe Malik Mérion. Ça ne va pas durer indéfiniment mais je pense tout de même repartir pour une saison."Le coronavirus ayant interrompu le championnat 2019/2020, Lesly veut donc prolonger son aventure afin de soigner sa sortie. Le Ban-e-Lot demeure la seule équipe de Guadeloupe à compter d’anciens pros dans ses rangs. "C’est une bande de potes !" clame Lesly. Une bande de potes qui a les crocs. La saison prochaine, la formation vedette de Pointe-à-Pitre veut tout rafler : "Le titre de champion de Guadeloupe bien évidemment. Mais aussi une place en finale de la Coupe de France amateur à Bercy. Sans oublier le titre de champion de France de Nationale 3. Nous avons le potentiel pour y arriver. Ce serait une première aux Antilles."
Le basket guadeloupéen face à de nouveaux défis
En 2020, les jeunes basketteurs de l’île n’ont rien à envier à la génération de Lesly Bengaber ou de Harold Trobo, l’autre joueur star du Ban-e-Lot. Le problème est ailleurs. "Aujourd’hui, le vivier est bon, nous confirme Lesly. Les nouveaux joueurs sont même naturellement meilleurs que nous. Sauf qu’ils n’ont pas intégré le fait qu’ils devaient travailler aussi dur. Tous ces écrans, tous ces motifs de distraction ne les aident pas…"Sans compter que les meilleurs quittent souvent la Guadeloupe à 14 ou 15 ans. Repérés par des centres de formation, ils partent faire le bonheur d’équipes de l’Hexagone. Le basket local se retrouve alors… tout nu : "Si les règlements officiels obligeaient chaque club de Guadeloupe à avoir deux joueurs de moins de 18 ans dans ses rangs, ce serait une belle avancée. Localement aussi, les jeunes auraient leur chance. Quitte à s’exiler plus tard. Comme j’ai pu le faire en 1999."
Puisque nous parlons d’exil, il n’est pas certain que Lesly Bengaber ait signé un retour définitif en Guadeloupe. Ce père comblé de quatre enfants (Loanne, Géhanne, Haydann et Elyssann) a encore des rêves plein la tête. Un rêve américain, pourquoi pas ? "J’ai des contacts là-bas. Ce pays m’attire énormément. J’y ai vécu une première expérience de six mois à Orlando en 2016. J’en conserve un souvenir ému." L’Oncle Sam donc ou l’Hexagone. "Travailler dans un centre de formation me comblerait, c’est vrai. Je pense donc que mes jours en Guadeloupe sont comptés. Un an. Peut-être deux. Même mes enfants me disent : quand repart-on ? Ils ont la bougeotte comme moi !"
Marina, l’épouse de Lesly est bien consciente que le définitif n’existe jamais dans l’univers de son mari. Il s'éclate aujourd’hui à s’occuper des jeunes du Ban-e-Lot. Mais demain ou après-demain, un énième déménagement se révélera inévitable. Surtout que la tribu Bengaber y a pris goût. Tel père, tels enfants.
Petit extrait vidéo d'un entraînement avec le Guadeloupéen Lesly Bengaber