Interrogé sur deux polémiques récentes, les insultes racistes proférées en Italie contre Blaise Matuidi, et le blackface d'Antoine Griezmann, Lilian Thuram estime que "S'il n'y a pas de questionnement sur le sujet, ce sera la même chose dans vingt ans".
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"Pourquoi l'arbitre n'a pas arrêté le match ?", a déploré mardi l'ancien défenseur de l'équipe de France, Lilian Thuram, interrogé sur les insultes racistes proférées à l'encontre de Blaise Matuidi lors d'un match du championnat d'Italie. "On n'aborde pas le sujet du racisme comme on devrait le faire. Pourquoi l'arbitre n'a pas arrêté le match, pourquoi les joueurs de couleur blanche ne sortent pas du terrain quand Matuidi se fait insulter?", s'est interrogé Lilian Thuram, en marge d'un événement culturel, au musée Eugène Delacroix à Paris. "S'il n'y a pas de questionnement sur le sujet, ce sera la même chose dans 20 ans. Lorsque vous ne subissez pas le racisme, vous avez tendance à croire que cela ne vous concerne pas, pourtant cela concerne tout le monde", a insisté l'ancien joueur, champion du monde en 1998 avec les Bleus.
Au cours de sa carrière, Lilian Thuram a évolué dix ans dans le championnat italien d'abord à Parme entre 1996 et 2001 puis à la Juventus Turin entre 2001 et 2006. Suite à sa retraite sportive, il a créé en 2008 la fondation Thuram dont l'objectif est de sensibiliser les plus jeunes aux questions d'égalité et de tolérance.
L'affaire Matuidi
Le 6 janvier avec la Juventus Turin, Blaise Matuidi a été victime de propos racistes venus des tribunes lors d'un match contre Cagliari. Il s'est ensuite dirigé vers l'arbitre, lui demandant, semble-t-il, d'intervenir. L'arbitre, M. Calvarese, n'a pas réagi, et Matuidi, très énervé, a été calmé et éloigné par des coéquipiers.Le blackface de Griezmann
Lilian Thuram est également revenu sur la controverse créée par Antoine Griezmann suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d'une photo où le joueur de l'Atletico Madrid apparaît grimé en joueur de basket-ball, affublé d'une perruque et le corps peint en noir. "Ce déguisement, ce n'est pas anodin. Un jeune noir qui souhaite se déguiser en Superman ne se peint pas en blanc", a déclaré Lilian Thuram. "Le déguisement, ça raconte aussi une histoire de domination", a aussi dit le joueur le plus capé de l'histoire des Bleus (142 sélections).Au cours de sa carrière, Lilian Thuram a évolué dix ans dans le championnat italien d'abord à Parme entre 1996 et 2001 puis à la Juventus Turin entre 2001 et 2006. Suite à sa retraite sportive, il a créé en 2008 la fondation Thuram dont l'objectif est de sensibiliser les plus jeunes aux questions d'égalité et de tolérance.