Pour Lilian Thuram, "les personnes qui ont interpellé le jeune Théo ne représentent pas la police"

Lilian Thuram à la manifestation contre les violence policières le 18 février à Paris
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans différentes villes de France à l'appel d'associations antiracistes et de syndicats, pour protester contre les violences policières. Parmi elles, le Guadeloupéen Lilian Thuram qui préside une fondation contre le racisme. 
"Les personnes qui ont interpellé le jeune Théo, la personne qui a violé Théo ne représentent pas, pour moi la police", explique Lilian Thuram aux journalistes. L’ancien défenseur de l’équipe de France de football participait ce samedi à Paris à une manifestation contre les violences policières. Une manifestation qui intervient deux semaines après l'agression de Théo, jeune homme noir de 22 ans victime d'un viol présumé lors de son interpellation.

"Vous n'êtes pas dignes de la police"

"Je pense que chacun de nous, nous savons très bien que nous avons besoin de la police et nous ne pouvons pas vivre dans une société sans police", affirme Lilian Thuram, aujourd’hui à la tête d’une fondation qui porte son nom. "Et donc voilà pourquoi, nous devons avoir confiance dans la police, poursuit-il, et dire à ces personnes-là, voilà, vous n’êtes pas dignes de la police". Regardez dans ce tweet l’interview de l’ancien champion du monde de football en 1998 :


La société française confrontée à ses problèmes

Lilian Thuram met le doigt sur un véritable problème de la société française selon lui. "Je pense que les personnes notamment de couleur blanche prennent conscience qu’on ne vit pas l’espace public de la même façon, selon sa couleur de peau".

L'espace public et la couleur de peau

"Je pense qu’en règle générale, précise Lilian Thuram, les gens comprennent très bien que lorsque vous êtes un homme ou une femme, vous ne vivez pas l’espace public de la même façon. Et je trouve intéressant (NDLR ce qu’il se passe) car les personnes de couleur blanche vont pouvoir comprendre qu’effectivement ce n’est pas juste que vous ne puissiez pas vivre l’espace public de la même façon, selon votre couleur de peau".

L'affaire Théo

Théo a quitté l'hôpital jeudi, deux semaines après son viol présumé lors d'une interpellation brutale le 2 février à Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol, dans cette affaire devenue hautement politique.