36 espèces menacées, 23 "quasi menacées" : le lourd bilan dressé par l’UINC et de l’Office Français de la Biodiversité alerte suite à l’examen complet des 732 espèces de poissons récifaux vivant dans les eaux profondes de La Réunion. La "liste rouge" met en garde sur les dangers de la surpêche, de la pollution et du réchauffement climatique sur la biodiversité réunionnaise. L’écosystème est menacé.
Une surpêche toujours trop présente
Le 26 octobre 2022, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et l’OFB alertent à travers la "liste rouge des espèces menacées en France" sur le niveau de menace sur les espèces de la faune et de la flore. Dans les récifs réunionnais, particulièrement menacés, certaines espèces de poissons prisées pour leur chaire présentent une véritable valeur commerciale : le Mérou est classé selon les espèces (Mérou demi-lune et Mérou patate) comme étant en "danger" voire en "danger critique", le Mérou gâteau de cire, espèce phare du business, se classe dans la catégorie des espèces "quasi menacées". L’étude montre que 50% des Mérous sont menacés à La Réunion et sont désormais considérés comme étant "en danger critique".
Les habitats récifaux victimes de la dégradation environnementale
Changements climatiques, urbanisation du littoral, pollutions agricoles et apports terrigènes… Tous sont à l’origine de la dégradation de la qualité des eaux côtières et inquiètent les scientifiques : certaines espèces vivant grâce au corail comme le Poisson-papillon figurent désormais dans la catégorie "vulnérable" à l’égal du Poisson clown de Maurice. Certaines autres espèces de poissons tels que la Longue girelle ou le Perroquet marbré, couvrent moins d’un hectare à La Réunion et subissent, selon le rapport, les "effets de la pollution et de la surfréquentation par les usagers". Les aménagements portuaires et la pollution visés par le rapport menacent certaines autres espèces aux habitats très localisés comme l’Hippocampe d’estuaire, uniquement présent dans les ports en eaux troubles ou turbides.
Des erreurs à ne plus répéter
La liste rouge insiste donc sur l’importance de la régulation de la pêche et du renforcement de zones de protection forte en mer. La Réserve naturelle nationale marine tend à favoriser la capacité des espèces à se régénérer. En parallèle, certains combats persistent pour la protection des habitats littoraux ainsi que pour la lutte contre les pollutions issues des terres, essentielles afin de préserver la qualité des eaux côtières et la bonne santé des écosystèmes récifaux. Des défis de taille attendent La Réunion afin de préserver la biodiversité sur l’île. Le rapport mentionne que "plus de 40% des espèces de poissons récifaux restent encore mal connues à la Réunion et ont dû être classées en catégories ‘données insuffisantes’", un aspect essentiel afin de préciser au mieux la situation des poissons rencontrés sur les récifs réunionnais.