Génie littéraire, Céline était aussi un antisémite notoire. Selon les auteurs de "Céline, la race, le Juif", l'écrivain, qui était un collaborateur des nazis, avait dénoncé un médecin haïtien pour prendre sa place. Il défendait également des positions pro colonisation et esclavage.
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"Génie littéraire" et laudateur du nazisme, voire agent d'influence des Nazis durant la guerre. Pour le philosophe Pierre-André Taguieff et l'historienne Annick Duraffour, auteurs de "Céline, la race, le Juif", on ne doit plus distinguer chez Céline l'écrivain de l'"antisémite obsessionnel".
"Plus on connaît l'homme Céline, plus on est saisi par le dégoût et le mépris", écrivent les deux auteurs qui ne manquent pas d'égratigner plusieurs biographes et "spécialistes" de l'écrivain qu'ils jugent trop bienveillants à son égard. "Face à Céline, la complaisance et l'indulgence prennent le sens d'une connivence, voire d'une complicité rétrospective", cinglent Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour.
Cyniquement, il justifie l'écriture du "Voyage au bout de la nuit" en expliquant qu'il faut "savoir ce que veut le lecteur, suivre la mode comme des midinettes (...) C'est la condition sans laquelle il n'est pas de tirage sérieux (seul aspect qui compte)".
"Rétablir la vérité historique face à la légende littéraire"
Ce pavé de 1.180 pages, passionnant et extrêmement bien documenté, à paraître le 6 février aux éditions Fayard , entend rétablir "la vérité historique" face à "la légende littéraire" qui entoure l'auteur du "Voyage au bout de la nuit" mais aussi de "Bagatelles pour un massacre"."Plus on connaît l'homme Céline, plus on est saisi par le dégoût et le mépris", écrivent les deux auteurs qui ne manquent pas d'égratigner plusieurs biographes et "spécialistes" de l'écrivain qu'ils jugent trop bienveillants à son égard. "Face à Céline, la complaisance et l'indulgence prennent le sens d'une connivence, voire d'une complicité rétrospective", cinglent Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour.
Il dénonce un médecin haïtien en 1940
Outre sa participation à des réunions organisées par les milieux pro-nazis, Céline a fréquenté de hauts responsables de l'appareil nazi en France, affirment le philosophe et l'historienne. Céline n'a pas collaboré que par des mots mais aussi par des actes, pointe Annick Duraffour qui rappelle que Céline n'hésita pas, en octobre 1940, à dénoncer aux autorités son confrère, "le médecin juif non naturalisé" Joseph Hogarth (en fait de nationalité haïtienne) dont il souhaitait obtenir le poste. Le livre est dédié au Dr Hogarth."Certains êtres sont naturellement prédestinés à être esclaves"
L'ouvrage dépeint également un Céline volontiers menteur et opportuniste. "Céline n'est pas Bardamu", l'homme du peuple, narrateur du "Voyage au bout de la nuit", affirme Annick Duraffour. La correspondance de Céline révèle que l'écrivain –contrairement à son narrateur- soutient le colonialisme et l'esclavage. "Je suis tout porté à croire que certains êtres sont naturellement prédestinés à être esclaves", écrit-il ainsi à son père.Cyniquement, il justifie l'écriture du "Voyage au bout de la nuit" en expliquant qu'il faut "savoir ce que veut le lecteur, suivre la mode comme des midinettes (...) C'est la condition sans laquelle il n'est pas de tirage sérieux (seul aspect qui compte)".