Il n'y a pas eu de tabous. Tous les sujets ont été posés sur la table : la question de l'immigration à Mayotte, l'aménagement du droit du sol et du droit au regroupement familial, la possibilité d'envoyer une partie des personnes en situation régulière en Métropole si elles sont consentantes ... Le gouvernement s'arqueboute sur des idéologies quand on en vient au concret.
D'après Mansour Kamardine, "Mayotte aura de nouveau été sacrifié sur l'autel de la bien pensance" malgré des déclarations de la part des représentants de l'Etat, qui avaient "suscité un réel espoir".
Ce qui est terrible, c'est que non seulement Mme Girardin avait fait des déclarations dans ce sens, mais également le Président de la République lorsqu'il était en Guyane, ainsi que le Premier ministre lorsqu'il a répondu à Thani Mohamed Soihili le 19 mars dernier, au Sénat.
Poursuite des débats au Sénat
La loi doit maintenant passer par le Sénat. Une occasion dont compte profiter Mansour Kamardine pour tenter de refaire passer ses amendements, par l'intermédiaire de ses contacts à la "chambre haute".
D'une manière générale, sur tous ces sujets, la représentation nationale de Mayotte à Paris parle d'une même voix. Avec Hassani Abdallah, Thani Mohamed Soihili, ou Madame Ali nous avons une identité de vue sur ces questions-là. Il ne faut pas non plus oublier que la majorité sénatoriale est LR. J'ai obtenu de mes amis sénateurs LR qu'ils reprennent mes amendements. Je reste donc très confiant.
Si le député paraît assuré sur la question, il est toutefois peu probable qu'LR puisse avoir le dernier mot. Dans le cas où le projet de loi serait modifié au Sénat, il devrait alors forcément repasser par l'Assemblée nationale, dont la majorité est LREM.
Un texte "dangereux" pour Mayotte
Outre le droit du sol, Mansour Kamardine affirme également que la loi asile-immigration pourrait s'avérer "dangereuse" pour Mayotte, si elle n'est pas modifiée d'ici à son entrée en vigueur.
Non seulement le texte ne règle pas les sujets à Mayotte, mais il les aggrave sur bien des points. [...] Les débats à l'Assemblée ne reflètent pas une connaissance pratique du sujet. Que ce soit celui sur le sort réservé aux étrangers, ou celui sur l'impossibilité de placer des mineurs en rétention, les députés restent dans des postures , des théories. Ils ne vivent pas les choses concrètement. Quand on est confronté concrètement à la question de l'immigration, on ne peut pas raisonner comme on l'a fait hier à l'Assemblée.