Outre-mer-La 1ère : Pendant une dizaine d’années, vous avez disparu de la circulation. Que faisiez-vous ?
Lord Kossity : Pendant ces dix dernières années, j’ai travaillé sur des projets avec mon label indépendant, Lord Ko publishing. J’ai sorti quatre albums entre 2008 et 2012. J’ai fait beaucoup de scènes à l’étranger, certaines avec Snoop Dogg, Ice Cube. Après seize albums, j’avais décidé de lever le pied et de continuer à me développer hors de France. J’ai compris que pour me faire connaitre à l’international, il fallait que j’y aille moi-même, d’où mes contacts avec des artistes internationaux.
Outre-mer-La 1ère : Les deux albums que vous allez sortir sont le fruit de toute cette période. Vous pouvez nous en dire plus.
Lord Kossity : Deux albums sont effectivement à venir. Le premier qui s’intitulera West Koss devrait sortir fin avril/début mai. Il comprendra entre dix et douze inédits à forte influence west coast justement. J’ai enregistré à Los Angeles. Le second, Fully Loaded, sera un best-off avec là encore des inédits.
Outre-mer-La 1ère : Sur les réseaux sociaux, vous estimez que la plupart de la musique qui prétend être du rap n’en est pas. Que voulez-vous dire ?
Lord Kossity : Il existe de nouveaux formats de musique urbaine. Ce que l’on entend aujourd’hui en télé et à la radio correspond à des courants musicaux que l’on ne peut pas assimiler à du rap. Ces artistes ne sont pas issus de la culture hip-hop comme les DJ, les breakers ou les graffeurs. Le rap a un cahier des charges, un contenu, un flow. Le rap dénonce quelque chose. Et il y en a des choses à dénoncer ces temps-ci en politique, sur le plan sanitaire. La plupart de ma discographie n’a pas été diffusée à la radio car il y avait beaucoup de textes engagés. Les radios ont préféré passer des morceaux plus légers. Je ne me sentais pas à l’aise dans cette case. C'est pour ça que j’ai pris de la distance. Pourtant, ma particularité est d’être à l’aise autant dans le rap que dans le reggae et le dance-hall où je suis arrivé avec des textes engagés. N’oublions pas que j’ai obtenu une victoire de la musique en 2002 (ndlr, victoire du meilleur album reggae).
Outre-mer-La 1ère : Votre autre actualité est cette série sur le rap dans laquelle vous jouez.
Lord Kossity : La série s’appelle Diana Boss. J’ai été contacté par la production qui cherchait un rappeur de ma génération. Cette série raconte l’histoire de Malika alias Diana Boss, une jeune femme qui, à côté de ses études de droit, cherche à se faire sa place dans le milieu du rap. Elle est confrontée au racisme et au sexisme. Pour moi, Diana Boss pourrait être la nouvelle Diam's. Je joue le rôle de l’animateur d’une émission radio, ancien rappeur reconverti, qui organise les battle de rap.
Outre-mer-La 1ère : Vous avez d’autres projets dans le cinéma ?
Lord Kossity : J’ai joué dans un épisode de la série Tropiques criminels qui doit être diffusé prochainement sur France 2. Et j’ai d’autres projets en tant que scénariste et acteur. Enfin, j’ai un livre qui va sortir sur la mythologie gréco-romaine. J’y raconte la vie et le parcours d’Hercule.
Diana Boss sur France.TV slash depuis le 4 avril.