A Madagascar, chômage technique pour les travailleurs du nickel

Site de la mine d’Ambatovy à Madagascar.
Sherritt international, l'actionnaire industriel canadien du complexe industriel Ambatovy, taille dans les effectifs. Raison invoquée, la chute des cours du nickel. 
Le cours du nickel sur le marché international est tombé sous le seuil minimal de rentabilité des usines mondiales. La multinationale canadienne et ses actionnaires ont investi 7 milliards de dollars dans l'opération Ambatovy. Un investissement comparable aux projets Koniambo et Goro en Nouvelle-Calédonie.
 

Tensions sociales à venir

En attendant des jours meilleurs et la remontée des cours du métal, les emplois vont servir de "variable d'ajustement." La réduction des coûts par la baisse des salaires et la mise en chômage technique sont dénoncées par le syndical local qui envisage une riposte et dénonce le maintien des dividendes versés aux actionnaires canadiens, japonais et coréen du consortium malgache.
 

Compétitivité sans états d'âme

Pour justifier ses décisions, le management de la grande usine malgache évoque des difficultés financières liées au recul de la demande chinoise en nickel, mais aussi la baisse des cours du métal sur les marchés mondiaux. Malgré des coûts de production et des salaires parmi les plus bas au monde, les dirigeants canadiens de la grande usine hydrométallurgique ont donc choisi de tailler dans le vif : "Ambatovy doit agir de toute urgence si elle veut faire partie des compagnies qui survivront à la crise du nickel", a indiqué Tim Dobson, DRH du site.
 
La réduction d'effectifs concerne 12 % des 9.000 collaborateurs ; 1.200 mineurs, transporteurs et métallurgistes, employés du groupe et sous-traitants de la mine de Mormanga et de l'usine de Tamatave sur la côte Est sont directement concernés. Sherritt international n'annonce pas de révision de ses objectifs de production pour 2016, autour de 60.000 tonnes de métal pur. Le complexe d'Ambatovy est la plus grande réalisation industrielle de Madagascar.