A Madagascar, les gendarmes en hélicoptère tirent sur des voleurs de zébus

Alors que le sud-est de la Grande île est en proie à une épidémie de peste, la gendarmerie a emprunté un hélicoptère de l’armée transportant du matériel médical pour prendre en chasse des voleurs de zébus. Des échanges de coups de feu ont fait de nombreux blessés.
A Madagascar, les vols de zébus sont fréquents. Vendredi 16 décembre, près de 200 Dahalo, une ethnie vivant dans le sud de l’île, ont dérobé un troupeau d’environ 150 zébus dans le district d’Ivohibe, rapporte aujourd’hui RFI. Dans ce pays très pauvre, le zébu a une forte valeur marchande.
La gendarmerie a emprunté un hélicoptère de l’armée pour un vol de reconnaissance. Selon la gendarmerie, les voleurs ont tiré sur l’appareil puis les gendarmes ont riposté, blessant plusieurs dizaines de Dahalo. Aucun mort n’a été confirmé officiellement. Le journal L’Express de Madagascar parle de son côté d’une "hécatombe" et d’une "trentaine de morts". Les voleurs se sont ensuite réfugiés dans une forêt très difficile d’accès. Après avoir localisé le troupeau de zébus, des gendarmes ont effectué 30 kilomètres à pied en huit heures dans les montagnes. Mais ils n’ont trouvé ni zébu ni voleur de zébu.
 

Epidémie chronique de peste

L’hélicoptère militaire emprunté par la gendarmerie malgache avait été affrété par le ministère de la Santé pour transporter du matériel médical dans le district de Befotaka, placé en état d’urgence à cause d’une épidémie de grippe.
L’épidémie de peste est récurrente à Madagascar depuis les années 1980 et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère le pays comme étant celui le plus touché par la peste. Cinquante-huit cas de peste ont été recensés ces trois derniers mois, dont 26 décès dans le sud-est de l’île. L’épidémie serait désormais maîtrisée, selon le ministère de la santé malgache.
L’insalubrité, l'enclavement des villages et le manque d'hôpitaux compliquent la lutte contre la maladie. Ainsi, une équipe de médecins de l’OMS et du ministère de la Santé a dû parcourir 50 km à pied jusqu’à Befotaka pour effectuer des diagnostics...


Grande pauvreté et promesses de développement

Une très grande majorité de Malgaches vit sous le seuil de pauvreté, seuls 10% des routes du pays sont en bon état et seuls 4% de la population rurale ont accès à l’électricité. Lors d’une conférence réunie à Paris début décembre, les bailleurs de fonds internationaux ont annoncé la mobilisation de 5,9 milliards d’euros pour le développement de Madagascar. Une conférence qualifiée d’ "historique" par le président malgache Hery Rajaonarimampianina.