Mai 1996: le Guyanais Bernard Lama au sommet du football européen avec le PSG

Il y a 27 ans, le 8 mai 1996 aux alentours de 23h30, Bernard Lama, le capitaine du Paris Saint-Germain reçoit le trophée de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupes, des mains de Lennart Johansson, le président de l’UEFA. Porté en triomphe sur les épaules de son entraîneur Luis Fernandez, le Guyanais soulève avec fierté la coupe de la C2. Sur le podium, ses coéquipiers et Yannick Noah exultent. Les 15000 supporters parisiens sont en liesse. Fair-play, les 15000 fans autrichiens scandent le nom de Paris. L’un après l’autre, les joueurs brandissent le trophée.

Le « Chat » comme tous le surnomment pour son agilité, entame un tour d’honneur du Stade du Roi Baudouin de Bruxelles, poursuivi par toute l’équipe. Après une course folle d’une cinquantaine de mètres, il transmet la coupe à un de ses coéquipiers.

chronique d'un trophée européen tant attendu

En battant Parme, un des favoris de la compétition et La Corogne, le Paris Saint-Germain s’est ouvert les portes de la finale. Paris est donné favori malgré un championnat décevant. Le président du club, Michel Denisot, tient à insuffler un état d’esprit conquérant à ses joueurs. Il confie cette mission au capitaine victorieux de la Coupe Davis de tennis 91, Yannick Noah.

La rencontre au Stade du Roi Baudouin de Bruxelles se joue à guichet fermé. Parmi les 37500 spectateurs, la famille de Bernard Lama a fait le déplacement de Remire-Montjoly, en Guyane. Douze minutes après le coup d’envoi, coup dur pour les Parisiens, le Brésilien Raï, le maître à jouer de l'équipe, blessé à la cheville, quitte le terrain. Paris garde le cap et domine.

A la demi-heure de jeu, coup-franc indirect. Du banc de touche, Luis Fernandez impose à Bruno N'Gotty de le tirer en force. D’une petite passe, Djorkaeff décale N’Gotty. Des 35 mètres, la frappe puissante du défenseur, légèrement déviée par Schôttel, trompe le gardien Konsel. 1-0 pour le PSG. Paris va batailler ferme pour préserver son petit avantage. Ce sera l’unique but de la partie.

Les hommes de Fernandez manquent de nombreuses occasions. Bernard Lama, le meilleur gardien de but du championnat 94, effectue deux arrêts décisifs. Une interception dans les pieds de Janker et une superbe parade des bouts des doigts sur un tir d’Ivanov, permettent de maintenir le score et d'assurer la victoire.

L'unique titre européen du PSG

Dans la nuit bruxelloise, le Paris Saint-Germain ouvre son palmarès au niveau continental. Paris devient le deuxième club français détenteur d’une coupe d’Europe. Le lendemain, les héros défilent sur les Champs-Elysées devant 50.000 supporters. Ils sont reçus à l’hôtel de ville de Paris, puis à l’Elysée par le président de la République. Le capitaine Bernard Lama offre son maillot et ses gants au président Chirac. Dernière halte, le Parc des Princes où des dizaines de milliers de fans ivres de joie accueillent les champions avec la coupe.

Le Guyanais Bernard Lama, meilleur gardien 1994

Elu Gardien d’Or en 2000, par le magazine spécialisé France Football, la carrière de Bernard Lama est loin d’être un long fleuve tranquille. Les plages de Cayenne sont ses terrains de football favoris durant l’enfance et l’adolescence.

Lors d’un match avec la sélection cadette régionale, il est repéré par Charly Samoy, un dirigeant de Lille OSC. Son agilité, sa détente, ses sorties aériennes, son jeu au pied séduisent. Son père, chirurgien et maire de Rémire-Montjoly durant 35 ans, rêve pour son fils d’un cursus universitaire. En 1981, quelques mois après sa majorité, son bac en poche, le Guyanais débarque au centre de formation lillois. Prêté tout d’abord à deux clubs de deuxième division, Abbeville et Besançon, il signe son contrat professionnel avec Lille et devient le gardien de but numéro un, pendant trois saisons.

Le « Chat » joue parfois à mains nues. Il porte successivement les maillots de Metz, Brest et Lens, avant de signer au PSG en 1992. A 29 ans, il se pose et s’installe six années à Paris. Il connaît ses premières sélections en équipe de France, dès ses débuts dans le club parisien. Il est sacré champion de France et meilleur gardien, l’année suivante. Vainqueur de la Coupe des Coupes, il réalise un excellent Euro 96 mais la France s’arrête en demi-finale. Il est l'objet de convoitise du Grand FC Barcelone mais il décide de rester fidèle au PSG.

1997 demeure la plus sombre saison de sa carrière. Il se blesse gravement au genou. Il perd sa place de numéro un chez les Bleus. Fabien Barthez devient le titulaire. Il est contrôlé positif au cannabis. Il prend la direction de West Ham, en Angleterre. Quelques mois plus tard, il revient à Paris. Remplaçant lors de la Coupe du Monde 98 et du championnat d’Europe 2000, le Guyanais ajoute ces deux titres à son palmarès. Après une saison au Stade Rennais, Bernard Lama raccroche les gants et les crampons.

Bernard Lama, le manager général du club guyanais de l'USL Montjoly et ex-vice président de la Ligue régionale, revient sur cet exploit continental réalisé le 8 mai 1996.