Les maire d'Outre-mer ouvrent le Congrès des maires avec leurs spécificités

Réchauffement climatique, emplois, finances, développement économique: les maires ultramarins ont évoqué lundi, au premier jour du Congrès des maires, les difficultés de leurs communes et leurs attentes, à quelques mois des municipales.
"Il y a une méconnaissance du quotidien de la vie de nos compatriotes ultramarins", a reconnu François Baroin, président de l'Association des maires de France, en ouverture du Congrès. "Forcement, les financements doivent être à la hauteur des spécificités de ces territoires", a-t-il insisté. 
    
Maurice Bonté, président de l'association des maires de Martinique, a alerté sur le besoin de mettre en place des "stratégies d'adaptation au réchauffement climatique", rappelant par exemple "qu'après chaque ouragan, il y a une réduction drastique de notre niveau de vie". Le président de l'association des maires de La Réunion, Stéphane Fouassin, a de son côté déploré la baisse des contrats aidés, "une véritable catastrophe économique", qui "a des conséquences pour les plus démunis et les plus faibles".  

Les crises à répétition

Pour les maires de Mayotte, Saïd Omar Oïli, a souligné les "crises" traversées par son territoire (séismes, apparition d'un nouveau volcan, montée de l'insécurité et mouvements sociaux), et a réclamé "l'égalité réelle" en matière de retraite. "A Mayotte, un retraité (...) touche environ 256 euros par mois, c'est inadmissible".
    
Jean-Claude Pioche, représentant les maires de Guadeloupe, a fustigé "un pouvoir central qui décrète la réduction des dotations" aux collectivités et "organise de la pauvreté dans les territoires, un projet funeste qui ne peut qu'engendrer des révoltes répétées".

Au nom des maires de Guyane, David Riché a ironisé sur les discours récurrents sur les Outre-mer qui "sont une chance pour la France", mais "j'attends toujours le développement économique pour la Guyane", a-t-il souligné, citant les nombreux projets économiques (comme celui du projet d'extraction aurifère Montagne d'or), qui n'ont jamais abouti, souvent au nom de la défense de l'environnement. 
 

Censeurs ou accompagnateurs ?

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a répondu en défendant le budget 2020 des Outre-mer (2,5 milliards en crédits de paiement) et a rappelé que le gouvernement s'était engagé à augmenter de 85 millions la péréquation à destination des communes ultramarines sur 5 ans. "Oui, l'action de solidarité entre les communes doit être au rendez-vous. C'est toujours plus facile de ne demander qu'à l'Etat, mais c'est pas ça, la vrai solidarité". Elle a insisté aussi sur la nécessité que l'Etat accompagne mieux les Outre-mer dans le développement des projets. "Je vous invite à me dire quand les services de l'Etat se posent plus en censeurs qu'en accompagnateurs".