La mairie de Saint-Denis à La Réunion épinglée par la Chambre régionale des comptes

Effectifs trop importants, recours excessif à des contractuels, temps de travail inférieur à la réglementation, situation financière fragile: la Chambre régionale des comptes a épinglé plusieurs irrégularités au sein de la mairie de Saint-Denis, à La Réunion. 
Une enquête préliminaire a été ouverte par le procureur de la République concernant le cabinet du maire, composé de 55 personnes alors que la loi n'autorise que cinq collaborateurs. "Le cabinet du maire recourt à des recrutements de chargés de mission en complément des collaborateurs de cabinet, ce qui représente un coût annuel de l'ordre de 320.000 euros", souligne la Chambre régionale des comptes (CRC), dans un rapport publié lundi. 


Le maire se défend   

"La loi autorise cinq collaborateurs, à Saint-Denis nous en avons effectivement cinq", a répondu vendredi, lors d'une conférence de presse le maire Gilbert Annette (PS). Les autres employés appartiennent selon lui à des services rattachés au cabinet.

La chambre souligne aussi que près de 3.800 agents travaillent au sein de la commune, soit des effectifs "supérieurs de 20 % à celui des collectivités de taille comparable". Gilbert Annette a expliqué recruter essentiellement au niveau local, mais estime ses effectifs à 2.800. 
    
La CRC note que le recours à des fonctionnaires représente "moins de 4% des recrutements", le reste étant des agents contractuels. Pour Gilbert Annette, s'il recrutait des fonctionnaires pour tous les emplois permanents, "la charge salariale serait colossale, et ce serait de l'argent en moins pour l'éducation, le sport, la culture...". Le budget alloué aux salariés est de 56% à la mairie de Saint-Denis. 
    
Les recrutements "sont organisés en dehors du cadre légal selon des pratiques contestables", dit la CRC, qui  note que certains emplois ont été attribués à des "proches du maire". Selon ce dernier, il s'agit d'un simple recrutement de personnes "compétentes". 
 

Un recourt croissant à l'emprunt    

Les titularisations de CDD en CDI génèrent de nombreux contentieux, déplore la chambre, qui pointe également un temps de travail annuel "inférieur de 11,7 % à la réglementation pour les agents à 35 heures, soit un coût de 11 MEUR par an".
    

Elle constate également "une situation financière fragile", une "capacité d'autofinancement faible", des investissements "financés par un recours croissant à l'emprunt", un "manque de fiabilité des comptes".  
    
Enfin, elle pointe certains marchés publics: "Le respect des principes fondamentaux de liberté d'accès à la commande publique et de transparence des procédures n'est pas garanti".