Manm'zelle k ress, la DJ passionnée

Régine a une passion, la musique et un métier, chauffeuse de car occasionnelle. Elle se partage entre ses deux activités qui ont à ses yeux un point commun, le sentiment de liberté qu'elles lui procurent. Cela ne l'empêche nullement de mener un combat contre la stigmatisation des personnes drépanocytaires. Un mal dont souffre son mari.

"Je viens de la Martinique, je ne connaissais pas de femme DJ. J'avais ma petite radiocassette, on écoutait la radio en criant fort pour couvrir la voix de l'animateur et mixer. Je connaissais tous les morceaux par cœur que ce soit du zouk, de la dance hall ....."
Régine a même des amis DJ qu'elle admire mais n'ose pas se lancer. Une femme DJ en Martinique à l'époque, cela lui parait impensable."Je n'ai pas osé mais c'était dans un coin de ma tête." Je me disais, un jour je vais apprendre à mixer et ce jour arrive avec une rencontre.

"Dans les années 2012, j'ai rencontré mon mari lors d'une soirée. Nous sommes devenus amis et il m'a parlé de sa passion, il mixait. Je lui ai fait part de mon envie d'apprendre à mixer. Il m'a proposé de m'apprendre à le faire, j'ai hésité puis j'ai accepté et depuis je n'ai plus arrêté de 2012 à nos jours." Régine achète son propre matériel et se trouve un nom de scène aux sonorités bien créole : Manm'zelle (en l'honneur de la jeune femme martiniquaise) k ress (synonyme de caresse musicale).

Depuis Manm'zelle k ress mixe dans l'Hexagone où elle vit avec son mari et leurs trois enfants, mais aussi en Europe et surtout en Martinique.
"On m'appelle pour des anniversaires, des mariages ou des évènements en plein air ".

Celle qui ne supportait pas les regards moqueurs des autres à cause de son physique, se sent pleinement valorisée. "J'ai voulu maigrir à cause de la société ". Mais elle réussit à dire stop et préfère savourer ce sentiment de liberté qui l'habite lorsqu'elle se retrouve au volant de son car : "J'aime cette sensation de liberté, comme la musique ". 

Depuis un an, Régine  a monté une association pour venir en aide aux malades de la drépanocytose, maladie dont souffre son mari. "Ils sont stigmatisés, ils se sentent rabaissés, je veux stopper çà ".
Elle se veut pour cela un relais entre eux et ceux qui ignorent tout de cette maladie.