Une marche blanche s'est déroulée ce samedi à Combani à Mayotte pour dénoncer "la montée extraordinaire" de la violence. Soufiani Malide, membre du collectif des citoyens de Mayotte, a réagi samedi sur franceinfo, il a dénoncé vivement la gestion de la situation par le gouvernement.
Une marche blanche a eu lieu ce samedi 3 mars à Comabani à Mayotte, alors que depuis deux semaines des collectifs appellent à manifester contre l'insécurité dans le 101e département français.
Les barrages routiers ont été levés ce week-end mais reprendront dès lundi. Soufiani Malide, membre du collectif des citoyens de Mayotte dénoncé vivement la gestion de la situation par le gouvernement ce samedi sur franceinfo.
franceinfo : Pourquoi organiser cette marche blanche à Mayotte ?
Soufiani Malide : Aujourd'hui la population est excédée par une montée extraordinaire de la violence à Mayotte. Ce sont des agressions gratuites, avant il y avait des agressions mais c'est devenu de plus en plus violent. Jeudi, un chef d'entreprise a été agressé pour un portable. Donc aujourd'hui c'est pour montrer notre solidarité avec ce chef d'entreprise mais aussi avec tous les anonymes qui se font agresser chaque jour. Il n'y a pas longtemps un jeune garçon de 16 ans a été attrapé sur son scooter et tabassé. Le gamin a perdu tout l'usage de son corps. Il est devenu tétraplégique.
Quand la ministre Annick Girardin vous promet des renforts de forces de l'ordre ça ne vous suffit pas ?
C'est du foutage de gueule ce qu'a dit la ministre des Outre-Mer. On en a assez de la communication, on en a assez de communiquer. Nous ce que l'on voit c'est la vie de nos concitoyens en Outre-mer qui est en danger. On ne peut pas s'amuser avec les chiffres. Il y a quelques jours la ministre nous dit que le taux de délinquance à Mayotte a baissé. C'est faux, le taux n'a pas baissé, c'est le nombre de gens qui vont porter plainte qui a baissé, parce que les gens en ont marre de porter plainte et de voir que le lendemain l'agresseur se retrouve dehors parce qu'il y a l'excuse de la minorité [de l'âge]. On ne peut pas prendre les même mesures qu'en métropole parce qu'il y a un contexte local qui n'est pas le même à Mayotte. Ici la délinquance juvénile bat des records. Et si ces personnes se sentent impunies parce que les textes ne sont pas du tout adaptés à la réalité, parce que le gouvernement reçoit de fausses informations de la part des administrations décentralisées nous la population on monte la voix pour que nos parlementaires saisissent le gouvernement et posent des questions sur Mayotte. Il est inadmissible qu'aujourd'hui à Mayotte, où que l'on soit, on n'est pas en sécurité.
Comment expliquez-vous ce contexte de violence ?
L'État français ne veut pas mettre les moyens nécessaires pour permettre au département de Mayotte d'assurer la sécurité. Cela fait des années que les forces de l'ordre sur le territoire appellent à l'aide leur ministère de tutelle pour dire qu'ils n'ont pas les moyens nécessaires pour endiguer cette violence juvénile. Mayotte est le département le plus jeune en terme de population : 50% de la population a moins de 18 ans. Et le taux de chômage bat son plein, donc ce sont des difficultés qui font qu'aujourd'hui il y a une montée exceptionnelle de la violence, et tout le monde en a ras le bol.
Les barrages routiers ont été levés ce week-end mais reprendront dès lundi. Soufiani Malide, membre du collectif des citoyens de Mayotte dénoncé vivement la gestion de la situation par le gouvernement ce samedi sur franceinfo.
franceinfo : Pourquoi organiser cette marche blanche à Mayotte ?
Soufiani Malide : Aujourd'hui la population est excédée par une montée extraordinaire de la violence à Mayotte. Ce sont des agressions gratuites, avant il y avait des agressions mais c'est devenu de plus en plus violent. Jeudi, un chef d'entreprise a été agressé pour un portable. Donc aujourd'hui c'est pour montrer notre solidarité avec ce chef d'entreprise mais aussi avec tous les anonymes qui se font agresser chaque jour. Il n'y a pas longtemps un jeune garçon de 16 ans a été attrapé sur son scooter et tabassé. Le gamin a perdu tout l'usage de son corps. Il est devenu tétraplégique.
Quand la ministre Annick Girardin vous promet des renforts de forces de l'ordre ça ne vous suffit pas ?
C'est du foutage de gueule ce qu'a dit la ministre des Outre-Mer. On en a assez de la communication, on en a assez de communiquer. Nous ce que l'on voit c'est la vie de nos concitoyens en Outre-mer qui est en danger. On ne peut pas s'amuser avec les chiffres. Il y a quelques jours la ministre nous dit que le taux de délinquance à Mayotte a baissé. C'est faux, le taux n'a pas baissé, c'est le nombre de gens qui vont porter plainte qui a baissé, parce que les gens en ont marre de porter plainte et de voir que le lendemain l'agresseur se retrouve dehors parce qu'il y a l'excuse de la minorité [de l'âge]. On ne peut pas prendre les même mesures qu'en métropole parce qu'il y a un contexte local qui n'est pas le même à Mayotte. Ici la délinquance juvénile bat des records. Et si ces personnes se sentent impunies parce que les textes ne sont pas du tout adaptés à la réalité, parce que le gouvernement reçoit de fausses informations de la part des administrations décentralisées nous la population on monte la voix pour que nos parlementaires saisissent le gouvernement et posent des questions sur Mayotte. Il est inadmissible qu'aujourd'hui à Mayotte, où que l'on soit, on n'est pas en sécurité.
Comment expliquez-vous ce contexte de violence ?
L'État français ne veut pas mettre les moyens nécessaires pour permettre au département de Mayotte d'assurer la sécurité. Cela fait des années que les forces de l'ordre sur le territoire appellent à l'aide leur ministère de tutelle pour dire qu'ils n'ont pas les moyens nécessaires pour endiguer cette violence juvénile. Mayotte est le département le plus jeune en terme de population : 50% de la population a moins de 18 ans. Et le taux de chômage bat son plein, donc ce sont des difficultés qui font qu'aujourd'hui il y a une montée exceptionnelle de la violence, et tout le monde en a ras le bol.
Que faudrait-il faire ?