En pleine campagne présidentielle, les candidats vont à la rencontre des agriculteurs des Outre-mer au Salon de l’agriculture à Paris. Ce mardi 28 février, c’était au tour de Marine Le Pen, la candidate du FN. Mais que pensent les exposants ultramarins de ces visites politiques ?
•
Caméras, appareils photos, perches, micros : au milieu d’une meute de plusieurs dizaines de journalistes, Marine Le Pen visite le pavillon Outre-mer du salon de l’agriculture, à Paris, ce mardi 28 février. En pleine campagne présidentielle, c’est une étape obligée pour les candidats, mais pour les exposants, recevoir des politiques n’est pas toujours une partie de plaisir. “C’est la cohue ! Entre le service de sécurité, le staff et les journalistes, ils nous retournent le stand à chaque fois”, déplore un exposant ultramarin.
Après les Antilles et La Réunion, Marine Le Pen est reçue dans l’espace de la Nouvelle-Calédonie. Ancien éleveur, Jean-Paul Ruze participe au salon depuis 17 ans. “Ah, mais tu as toujours le même chapeau”, lui lance la candidate FN en arrivant tout sourire. A 74 ans, Jean-Paul en a vu passer des politiques. “Je reçois Marine Le Pen de manière amicale depuis des années. Ici l’espace est apolitique, c’est une vitrine de la Calédonie et quand on arrive sous cette case, il ne doit pas y avoir de politique”, explique Jean-Paul qui se souvient d’un passage de Jacques Chirac lorsqu’il était président. “On avait bu une bière ensemble, il parlait très bien de la Calédonie”.
L’ancien président Jacques Chirac fait aussi partie des bons souvenirs de visites sur le stand de la Polynésie. “Lui, il ne restait pas dix minutes ! Une fois, il était même entré dans la case, il avait pris son temps, goûté les produits, il était très attaché à la Polynésie”, remarque Moutame Manutea. "Mais quand un politique vient sur le stand de Polynésie, il appréhende deux choses : l'accueil et le côté politique. Ils ont en tête les essais nucléaires que nous avons subi. Et chaque exposant sur le stand y pense aussi".
Au salon, les politiques profitent de l’occasion pour rencontrer les agriculteurs des Outre-mer à moindre coût. Pas de déplacement sur le territoire, pas de billet d’avion, ni de décalage horaire, voilà un moyen simple de faire campagne Outre-mer. Pour Marine Le Pen, le salon est aussi l’occasion d’aller à la rencontre des Antillais. Face à des mouvements de contestation locaux, la candidate FN n’a pas encore pu s’y rendre, mais elle a affirmé ce mardi qu’elle “irait aux Antilles” durant la campagne.
Devant ses huiles essentielles de La Réunion, Marie-Rose estime que dans l’ensemble, “chaque visite est un bon souvenir”. “En tant que présidente d’une coopérative, je n’ai pas à faire de différence entre l’un ou l’autre, j’accueille tout le monde de la même manière. Après bien sûr, mon choix je le ferai au moment venu, dans l’isoloir toute seule avec ma conscience”, sourit cette productrice réunionnaise.
Même constat pour Philippe qui vend accras, punchs, bokit et autres saveurs de Guadeloupe sur le salon. “On a vu Mitterrand, Chirac, Sarkozy. On en a vu et on en verra encore. Ils sont tous pareils, ils viennent nous voir, ils promettent des choses et rien. Je le dis haut et fort : ce sont tous des véreux”. (Regardez ci-dessous les réactions).
Christiane expose ses gâteaux antillais au salon depuis plus de dix ans, elle s’interroge : “Ils viennent pourquoi ? Je ne sais pas ! Pour dire qu’ils s’intéressent à nous, ils passent nous voir, mais est ce que vraiment ça leur rapporte quelque chose?” La Guadeloupéenne remarque aussi que les visites des politiques ne sont plus les mêmes qu’avant. “Dans le temps ce n’était pas aussi médiatisé, le président venait pour voir les agriculteurs, les soutenir, et échanger avec eux. Aujourd’hui, c’est un grand tapage. Ils viennent faire du clientélisme”.
Venu inaugurer le salon samedi dernier, François Hollande, le chef de l’Etat n’a pas fait l’unanimité. “Il s’est fait hué du côté des Antilles et n’est pas venu jusqu’à nous”, déplore un exposant polynésien. Pour une Guadeloupéenne, le salon est aussi l’occasion de dire ce qu’on pense : “Croyez moi, si Fillon se pointe ici, je l’attends avec mes marmites”.
Accueillir tout le monde
Après les Antilles et La Réunion, Marine Le Pen est reçue dans l’espace de la Nouvelle-Calédonie. Ancien éleveur, Jean-Paul Ruze participe au salon depuis 17 ans. “Ah, mais tu as toujours le même chapeau”, lui lance la candidate FN en arrivant tout sourire. A 74 ans, Jean-Paul en a vu passer des politiques. “Je reçois Marine Le Pen de manière amicale depuis des années. Ici l’espace est apolitique, c’est une vitrine de la Calédonie et quand on arrive sous cette case, il ne doit pas y avoir de politique”, explique Jean-Paul qui se souvient d’un passage de Jacques Chirac lorsqu’il était président. “On avait bu une bière ensemble, il parlait très bien de la Calédonie”. #salonagriculture2017 : Marine #LePen fait escale sur le stand de #NouvelleCaledonie et affirme qu'elle ira aux Antilles durant la #campagne pic.twitter.com/cY0wt16G8B
— La1ere.fr (@la1ere) 28 février 2017
Les visites de Jacques Chirac
L’ancien président Jacques Chirac fait aussi partie des bons souvenirs de visites sur le stand de la Polynésie. “Lui, il ne restait pas dix minutes ! Une fois, il était même entré dans la case, il avait pris son temps, goûté les produits, il était très attaché à la Polynésie”, remarque Moutame Manutea. "Mais quand un politique vient sur le stand de Polynésie, il appréhende deux choses : l'accueil et le côté politique. Ils ont en tête les essais nucléaires que nous avons subi. Et chaque exposant sur le stand y pense aussi".
Un déplacement Outre-mer à moindre coût
Au salon, les politiques profitent de l’occasion pour rencontrer les agriculteurs des Outre-mer à moindre coût. Pas de déplacement sur le territoire, pas de billet d’avion, ni de décalage horaire, voilà un moyen simple de faire campagne Outre-mer. Pour Marine Le Pen, le salon est aussi l’occasion d’aller à la rencontre des Antillais. Face à des mouvements de contestation locaux, la candidate FN n’a pas encore pu s’y rendre, mais elle a affirmé ce mardi qu’elle “irait aux Antilles” durant la campagne. Devant ses huiles essentielles de La Réunion, Marie-Rose estime que dans l’ensemble, “chaque visite est un bon souvenir”. “En tant que présidente d’une coopérative, je n’ai pas à faire de différence entre l’un ou l’autre, j’accueille tout le monde de la même manière. Après bien sûr, mon choix je le ferai au moment venu, dans l’isoloir toute seule avec ma conscience”, sourit cette productrice réunionnaise.
“On n'est pas dupe”
Dégustation de planteurs, de fruits, de confitures, remises de cadeaux, derrière ces photos parfaites pour une campagne électorale se cache aussi la colère de certains exposants. “On n'est pas dupe. Ils viennent ici avec leurs promesses pour les agriculteurs, mais ils ne feront rien pour nous,” déplore un agriculteur réunionnais présent sur le salon depuis plus de dix ans.Même constat pour Philippe qui vend accras, punchs, bokit et autres saveurs de Guadeloupe sur le salon. “On a vu Mitterrand, Chirac, Sarkozy. On en a vu et on en verra encore. Ils sont tous pareils, ils viennent nous voir, ils promettent des choses et rien. Je le dis haut et fort : ce sont tous des véreux”. (Regardez ci-dessous les réactions).
Que pensent des exposants des #outremer des visites de politiques au #salonagriculture2017 ? #SIA2017 pic.twitter.com/uErPqYho2l
— La1ere.fr (@la1ere) 28 février 2017
De la visite au tapage médiatique
Christiane expose ses gâteaux antillais au salon depuis plus de dix ans, elle s’interroge : “Ils viennent pourquoi ? Je ne sais pas ! Pour dire qu’ils s’intéressent à nous, ils passent nous voir, mais est ce que vraiment ça leur rapporte quelque chose?” La Guadeloupéenne remarque aussi que les visites des politiques ne sont plus les mêmes qu’avant. “Dans le temps ce n’était pas aussi médiatisé, le président venait pour voir les agriculteurs, les soutenir, et échanger avec eux. Aujourd’hui, c’est un grand tapage. Ils viennent faire du clientélisme”. Venu inaugurer le salon samedi dernier, François Hollande, le chef de l’Etat n’a pas fait l’unanimité. “Il s’est fait hué du côté des Antilles et n’est pas venu jusqu’à nous”, déplore un exposant polynésien. Pour une Guadeloupéenne, le salon est aussi l’occasion de dire ce qu’on pense : “Croyez moi, si Fillon se pointe ici, je l’attends avec mes marmites”.