"Si j'ai décidé de m'en aller creuser sur cette histoire, c'est parce que j'ai été sensible à l'histoire du Bumidom", dans son spectacle Poto-mitan Maroussia raconte l'histoire de sa grand-mère paternelle arrivée tout droit de la Martinique pour l'Hexagone par le Bumidom, le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'Outre-mer. Cette femme forte devenue si rude à cause de la dure vie qu'elle a menée. Une histoire douloureuse enfouie au fond de la mémoire de toute une famille. Un sujet tabou que la petite fille remet sur la table à travers son art, histoire de recréer cette passerelle de transmission rompue.
"C'est aussi découvrir son histoire que de découvrir l'histoire de ses grands-parents", avec des parents qui se séparent alors qu'elle est très jeune Maroussia a bien du mal à trouver un équilibre entre ses deux cultures suisse et martiniquaise. République dominicaine, Chine, Afrique du Sud, elle voyage toute jeune à la recherche de ses racines. Son père qui a élu domicile dans la grande île caribéenne ne veut plus entendre parler de son île la Martinique. En Asie elle se rapproche de son demi-frère et découvre non sans difficultés la culture chinoise. C'est à son retour du continent africain qu'elle amorce un virage vers le théâtre, elle écrit un spectacle sur une artiste qui l'influence beaucoup : Joséphine Baker.
"Le théâtre m'a vraiment permis d'essayer de m'exprimer et c'est un lieu de tous les possibles, donc un lieu où on peut réaliser ses rêves", avec un rêve devenu réalité qui lui permet enfin de se réaliser : "J'ai vraiment envie de retransmettre ce cri de fierté identitaire, c'était aussi ça l'idée de ce spectacle".