À l'occasion de l'inauguration ce week-end à Sablé-sur-Sarthe (72) de la place Raphaël-Elizé, focus sur une figure historique, ancien maire de la ville : venu de Martinique, Raphaël Elizé est le premier antillais à avoir accédé à ce poste dans l'Hexagone. C'était en 1929.
Après un an de travaux, à Sablé-sur-Sarthe, la place Raphaël-Elizé a un nouveau visage, plus aéré, plus accessible aux piétons... Le site a été inauguré ce week-end par la mairie.
Sur la nouvelle place, une plaque a été ajoutée. Elle décrit la vie de Raphaël Elizé : cet homme d’origine martiniquaise, élu de 1929 à 1941, est considéré comme le premier maire noir de métropole. Il est effectivement le premier, au XXème siècle. Pour rappel, la ville de Paris avait déjà eu un maire noir, en 1879.
Né en 1891 à Saint-Pierre en Martinique, petit-fils d’esclave, vétérinaire de formation, sorti major de sa promotion, Raphaël Elizé arrive à Sablé-sur-Sarthe avec son épouse Caroline, martiniquaise elle aussi, en octobre 1919.
C’est le premier vétérinaire à s’installer dans la région, et de plus le seul Noir à Sablé. Dans ce territoire rural, ses compétences sont indispensables et il devient très vite respecté.
Il est réélu en 1935 et sera la même année l’un des représentants de la France en Martinique à l’occasion de la commémoration du tricentenaire des Antilles (1635 – 1935).
Mais arrive la Seconde guerre mondiale et l’Occuaption : Raphaël Élizé est démis de ses fonctions en 1941 et rejoint la Résistance au printemps 1943.
En février 1945, à quelques semaines de la libération, il meurt sous les bombardements alliés des usines du camp de concentration. Il est âgé de 54 ans. Son épouse martiniquaise, Caroline, ne lui survivra pas longtemps. Elle décède un an plus tard, dévastée par la perte de son mari.
Sur la nouvelle place, une plaque a été ajoutée. Elle décrit la vie de Raphaël Elizé : cet homme d’origine martiniquaise, élu de 1929 à 1941, est considéré comme le premier maire noir de métropole. Il est effectivement le premier, au XXème siècle. Pour rappel, la ville de Paris avait déjà eu un maire noir, en 1879.
Les descendants de Raphaël Elizé présents à l'inauguration
La ville de Sablé-sur-Sarthe ne l'a pas oublié. Quatre descendants de Raphaël Elizé étaient invités à l'inauguration : c'était leur premier passage dans la Sarthe, comme nous le raconte le site de France Bleu.
Lucas, l'un de ses arrière-petits-neveux, se dit très ému :
C'était un personnage extrêmement atypique, qui s'est fait sa place en tant que vétérinaire. On voit toujours des personnages illustres donner leur nom à des places, des lieux... et ça nous touche énormément de se rendre compte de ce lien direct entre notre sang et cette personne qui est ici célébrée.
Indispensable et respecté
Né en 1891 à Saint-Pierre en Martinique, petit-fils d’esclave, vétérinaire de formation, sorti major de sa promotion, Raphaël Elizé arrive à Sablé-sur-Sarthe avec son épouse Caroline, martiniquaise elle aussi, en octobre 1919.C’est le premier vétérinaire à s’installer dans la région, et de plus le seul Noir à Sablé. Dans ce territoire rural, ses compétences sont indispensables et il devient très vite respecté.
Maire de 1929 à 1941
Membre de la SFIO, ancêtre du Parti socialiste, il s’implique à fond dans la vie locale. Devenu maire en 1929, il marque la ville de son empreinte : il y fait par exemple construire l’une des premières piscines de la région pouvant accueillir des compétitions sportives.Il est réélu en 1935 et sera la même année l’un des représentants de la France en Martinique à l’occasion de la commémoration du tricentenaire des Antilles (1635 – 1935).
Mais arrive la Seconde guerre mondiale et l’Occuaption : Raphaël Élizé est démis de ses fonctions en 1941 et rejoint la Résistance au printemps 1943.
Déporté à Buchenwald
Sa connaissance de l’allemand lui permet de glaner de précieuses informations. Mais son groupe est démantelé en septembre de la même année. La Gestapo l’arrête. Il est emprisonné à Angers puis déporté à Buchenwald en janvier 1944 pour actes de résistance. C’est un prisonnier politique, matricule 40490.En février 1945, à quelques semaines de la libération, il meurt sous les bombardements alliés des usines du camp de concentration. Il est âgé de 54 ans. Son épouse martiniquaise, Caroline, ne lui survivra pas longtemps. Elle décède un an plus tard, dévastée par la perte de son mari.